Appel à la dissolution des ligues de protection de la révolution Les composantes de la société civile, parmi les partis politiques, les organisations et les associations, ont condamné, dans des communiqués rendus publics hier, les actes de violence perpétrés, jeudi, dans la ville de Tataouine, et qui ont provoqué la mort du secrétaire général de l'Union régional de l'agriculture et de la pêche et coordinateur régional du mouvement «Nida Tounès», et fait plusieurs blessés, appelant à l'ouverture d'une enquête sérieuse à ce propos et à la dissolution des ligues de protection de la révolution. Le parti «Al-Massar démocratique et social» a dénoncé ce qu'il a qualifié «d'actes terroristes qui visent à éliminer les concurrents politiques et à terroriser les citoyens», considérant que les arguments avancés par le porte-parole du ministère de l'Intérieur constituent une réelle «source de préoccupation», dès lors qu'ils laissent entendre un parti pris en faveur de ceux qui soutiennent les ligues de protection de la révolution. Pour sa part, le Parti du Congrès pour la République (CPR) a exprimé ses vifs regrets pour le décès enregistré à Tataouine, soulignant l'impératif d'ouvrir une enquête judiciaire d'urgence pour révéler les circonstances du décès. Il a relevé que la lutte contre la corruption doit être menée par les voies juridiques, en allusion aux marches organisées pour revendiquer l'épuration de l'administration des symboles du régime déchu. De son côté, le Mouvement démocratique pour la réforme et la construction a dénoncé toutes formes de violence, considérant ce qui s'est passé à Tataouine comme étant une violence politique inacceptable et une forme d'extrémisme de la part de personnes et de partis politiques qui œuvrent à contrôler les organes de l'Etat et ses structures nationales et régionales. Appel à une enquête immédiate Dans le même ordre d'idées, le Parti de la jeunesse libre a, quant à lui, appelé les ministères de la Justice et de l'Intérieur à ouvrir une enquête immédiate sur les incidents survenus à Tataouine. Le parti «Al-Amen» a imputé l'entière responsabilité de la poursuite par les milices de la pratique de la violence aux pouvoirs exécutif et judiciaire, affirmant que l'assainissement du pays des symboles du régime déchu ne pourrait être accompli que par la voie judiciaire et par l'activation de la justice transitionnelle. S'agissant de la même question, le parti «Al-Majd» a exhorté le ministère de l'Intérieur à œuvrer «à prévenir et à anticiper de tels événements», invitant le pouvoir en place, l'opposition et la société civile à apaiser la situation et à empêcher le pays de sombrer dans la violence. Sous le titre «La liquidation physique et une ligne rouge», le parti du mouvement Baâth a appelé le gouvernement à assumer sa responsabilité dans l'échec de la protection des citoyens contre les ligues de protection de la révolution qui «ont commencé à terroriser et à exclure sous le couvert de la dynamique populaire», revendiquant leur dissolution immédiate. Une ligne rouge à ne pas franchir Le parti «Al-Wifak» a mis en garde contre le recours des concurrents politiques à la violence qui ne peut que provoquer le chaos et menacer la sécurité du pays et des citoyens, exigeant la poursuite des auteurs de ces incidents et leur traduction devant la justice. Dans son communiqué, la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme a insisté sur la nécessité de protéger le droit de s'organiser et de manifester pacifiquement, s'indignant de la non-prise d'une quelconque mesure légale pour réprimer les groupes qui s'adonnent à la violence, ce qui les a incités à continuer sur la même voie. «L'amplification du phénomène de la violence politique en Tunisie est devenue un danger imminent qui menace l'édifice démocratique», a soutenu l'Association tunisienne de soutien aux minorités, exhortant les forces vives du pays à agir en vue d'identifier les parties qui sont derrière de tels actes criminels, en plus de l'impératif de dissoudre les comités de protection de la révolution qui constituent désormais une source de tension sur la scène politique.