TUNIS, 29 jan 2011 (TAP) - Plusieurs partis politiques et militants de la société civile ont exprimé, dans des communiqués publiés, samedi, leurs préoccupations face à la violente intervention des forces de sécurité, au niveau de la place du Gouvernement à La Kasbah, suite à la proclamation de la nouvelle composition du Gouvernement provisoire, pour disperser les manifestants. Le Mouvement "Ettajdid" a ajouté que tout en étant compréhensif quant à la responsabilité du Gouvernement dans la préservation de la sécurité des citoyens, la protection des services publics et des biens publics et privés et la reprise des activités des services ministériels sur la voie de la réalisation des objectifs de la révolution, le Mouvement exige l'ouverture d'une enquête immédiate sur les événements survenus, vendredi soir, et de tenir informée l'opinion publique des résultats de cette enquête. Le Mouvement appelle à la mise en place d'une stratégie cohérente de formation des agents et des cadres de la Sûreté, notamment en matière de traitement, dans l'avenir, des citoyens et de maintien de l'ordre, en se basant sur les règles en vigueur à l'échelle internationale. Le Parti Démocrate Progressiste (PDP) a, de son côté, exprimé son rejet et sa condamnation de la violence qui a ciblé les manifestants et les contestataires, appelant le Gouvernement provisoire à respecter le droit à manifester et à s'exprimer de manière pacifique. Le PDP dénonce, également, le jet de pierres sur son siège à Tunis, vendredi soir, et l'attaque menée par les sympathisants d'un groupe politique parmi ceux qui revendiquent la chute du Gouvernement. "Autant nous respectons le droit à la différence, autant nous condamnons fermement le recours à toute forme de violence entre les différents protagonistes politiques et appelons toutes les parties à recourir au peuple, seul arbitre", ajoute le communique du PDP. Certains membres du Conseil national de l'Ordre des avocats ont dénoncé, pour leur part, cette violente intervention des forces de sécurité, la considérant comme étant une escalade dangereuse de la situation, surtout après les signes rassurants donnés par les responsables gouvernementaux à certains membres du Conseil. Ils ont fait observer que cette attaque ne peut aucunement être justifiée, faisant assumer au ministère de l'Intérieur la responsabilité des dégâts physiques et matériels subis par les contestataires. Ils ont, d'autre part, lancé un avertissement contre les tentatives visant à ternir l'image des contestataires dans leur manifestation pacifique, en leur imputant des actes fabriqués de toutes pièces. Ils ont, aussi, alerté les médias d'adhérer à ses tentatives, revendiquant la libération de toutes les personnes arrêtées et d'ouvrir une enquête à ce sujet. De son côté, l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a condamné fermement la poursuite du recours aux mêmes méthodes de répression pour disperser les manifestants et opprimer la liberté d'expression, précisant que ces agissements vont à l'encontre du processus démocratique pour lequel s'est sacrifié le peuple tunisien. Elle a, aussi, exigé l'arrêt immédiat de toute forme de violence et de répression, et de faire prévaloir la voie du dialogue en tant que moyen civilisé de rapprochement et de compréhension entre toutes les franges de la société, réaffirmant que le droit à manifester et à l'opinion contraire est une garantie pour l'édification de la Démocratie dans la Tunisie nouvelle et que les droits de l'Homme sont un tout indivisible. De son côté, le Conseil national des libertés publiques a condamné les actes d'agression commis contre les participants au sit-in en optant pour de violentes méthodes de répression, en plus en recours à la désinformation et à déformation des réalités. Le Conseil relève que cette agression est survenue bien que les négociations étaient en cours entre une délégation des participants au sit-in et une partie officielle. Le Conseil appelle les autorité à ouvrir une enquête pour déterminer les responsabilités concernant ce qui a été commis contre les jeunes du sit-in et à la libération rapide de toutes les personnes arrêtées. Il rappelle, d'autre part, que le sit-in est une des formes d'expression, légalement, autorisée. Pour sa part, l'Ordre national des avocats condamne vivement « l'intervention sauvage des forces de sécurité »contre les participant au sit-in », exprimant ses craintes sérieuses que ce qui s'est passé est bien l'acte de structures parallèles appartenant à l'ancien régime répressif » ce qui constitue « une véritable menace contre les acquis de la révolution, de la paix et de la sécurité sociale du pays ».