Huit cadavres de moutons en décomposition ont été rejetés par la mer, hier, sur la plage de Hammamet-Nord, alors que sept autres ont été découverts dans la matinée par des hôteliers de la région. Ces bêtes possèdent, ont rapporté des témoins oculaires au correspondant de la TAP, des marques d'importation de Roumanie à «l'oreille, preuve qu'elles proviennent de la cargaison d'ovins achetée de ce pays, à l'occasion de l'Aïd El Idha». M. Mongi El Amouri, chef d'arrondissement de la production animale, au commissariat régional au développement agricole à Nabeul, a indiqué que la mort de ces animaux remonterait probablement à plus de 5 jours. Les réseaux sociaux avaient aussi diffusé des informations sur la mort de certains moutons provenant de Roumanie dans l'un des points de vente de la société Ellouhoum. Ces sites ont, également, affirmé que la viande de ces moutons ne peut être consommée qu'après la disparition des effets de leur vaccination, soit en novembre 2012. M. Abdelhak Ben Youssef, directeur général des services vétérinaires (ministère de l'Agriculture), a confirmé la mort d'un nombre limité de moutons roumains importés, l'expliquant par les conditions de transport à bord du bateau. «Le capitaine a été obligé de les jeter à la mer, afin de préserver la santé du reste du troupeau». Il a précisé que 35 bêtes seulement ont été jetées par-dessus bord sur un total d'environ 10.000 moutons roumains importés récemment par la Tunisie. Il a relevé que la mort de huit moutons sur 2.000 bêtes vendues au point de vente de Saïda La Manouba est due aux conditions non favorables de leur transport depuis les ports et non pour cause de maladies. Il a affirmé que ces moutons «ont été vaccinés (médicaments antiparasitaires), les 8 et 9 septembre 2012, et sont donc comestibles, trois semaines après le traitement, soit après le 29 septembre», démentant ainsi «les rumeurs erronées qui circulent sur les réseaux sociaux». La convention signée entre la Tunisie et la Roumanie comporte un article sur le respect de la durée du vaccin, a-t-il rappelé, ajoutant que la commission vétérinaire tunisienne qui a supervisé l'opération d'achat et de chargement des moutons a effectué les vérifications nécessaires. Il a indiqué que «le choix de l'importation de ces moutons de Roumanie n'est pas dicté par le prix mais plutôt par la disponibilité de garanties sanitaires dans ce pays membre de l'Union européenne». M. Ben Youssef a souligné «la bonne santé de ces moutons, qui relève de la responsabilité des services vétérinaires tunisiens, lesquels ont étudié, avant les opérations d'importation, les rapports de l'OMC, organisme qui a supervisé l'opération d'importation. Les rapports de l'OMS font état d'une absence totale de maladie dans le cheptel roumain». L'Organisation de défense du consommateur (ODC) a indiqué, pour sa part, avoir vérifié les moutons importés et confirmé qu'ils sont en bonne santé et répondent aux normes et aux exigences locales de santé et de sécurité, précisant qu'ils peuvent être consommés. Dans un communiqué publié hier, l'ODC a qualifié «d'erronées» les informations qui circulent sur les réseaux sociaux et qui sont diffusées sur les ondes de certaines radios concernant la santé de ces bêtes importées et destinées au sacrifice le jour de l'Aïd El Kébir.