Un accord vient d'être signé à Djerba, au terme des travaux d'un atelier technique tuniso-libyen en vue de coordonner leurs stratégies et mettre en place un plan d'action commun entre la Tunisie et la Libye pour surveiller et lutter contre les maladies transfrontalières et en particulier la Peste des Petits Ruminants (PPR) et la fièvre aphteuse (FA). Cet accord prend acte des recommandations pratiques issues des travaux de l'atelier organisé du 30 octobre au 1er novembre 2012 avec l'appui du bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique du Nord. L'objectif est d'élaborer un programme de coopération entre les autorités vétérinaires des deux pays afin d'identifier le bétail dans les zones frontalières, d'unifier et de concerter le dépistage et le contrôle au niveau de la frontière tuniso-libyenne de la Peste des Petits Ruminants (PPR), enfin, établir un échéancier pour la surveillance et la vaccination des animaux contre la fièvre aphteuse dans les régions frontalières. Plusieurs vétérinaires et ingénieurs zootechniciens venus de Libye ont débattu avec leurs homologues tunisiens de la problématique des mouvements des animaux et des maladies transfrontalières. L'organisation de cet atelier s'inscrit dans le cadre de la mise en application d'un accord de partenariat conjoint signé le 12 octobre dernier entre le ministère de l'Agriculture tunisien et le ministère de l'Agriculture libyen, relatif à la consolidation d'une coopération conjointe afin d'œuvrer à l'amélioration de la santé animale. Les maladies transfrontalières sévissent suite aux mouvements massifs d'animaux entre les pays. Ces mouvements d'animaux ne sont pas dus uniquement aux déplacements des populations pastorales, mais aussi au commerce. Le constat pour le voisinage Tunisie-Libye est que le nombre des troupeaux qui ne transitent pas par les postes frontaliers semble être plus important. Sans mesure de lutte, l'incidence des maladies transfrontalières n'est pas négligeable, elles provoquent des pertes économiques considérables. Leur gestion sanitaire est très difficile pour différentes raisons, notamment les difficultés logistiques entravant la surveillance, d'une part, et la lutte, d'autre part. La fièvre aphteuse, maladie contre laquelle la Tunisie organise annuellement, de septembre à décembre, une campagne prophylactique, est une maladie prioritaire pour le pays. Le plan d'action immédiat issu des travaux de cet atelier va contribuer à soutenir les autorités vétérinaires des deux pays dans l'évaluation des risques de la fièvre aphteuse et autres maladies transfrontalières dues aux mouvements des animaux à travers les frontières et l'identification des options de gestion efficace des risques. Il s'agira d'appliquer une surveillance dans les régions identifiées à haut risque et en particulier dans les zones situées dans le Sud et reconnues comme zones de pâturage et de transhumance vers lesquelles les troupeaux de petits ruminants se déplacent. Le système d'identification du cheptel appliqué en Tunisie constitue une expérience en mesure d'inspirer le pays voisin, la Libye. A cet effet, un échange d'expertise dans ce domaine est envisagé. Un système d'alerte et d'échange d'information directe entre les autorités compétentes des deux pays est un préalable incontournable pour une gestion efficiente des maladies animales. Le dépistage des maladies, soit sur le terrain soit en laboratoire, suppose un échange d'expertise et de formations entre les deux pays avec un appui technique sollicité de la FAO. (Source:FAO)