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Dans nos cœurs, «Razzâq»
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 11 - 2012


Par Khaled TEBOURBI
Un adieu ému et admiratif à Abderrazâq Hammami. Il aimait la vie, de nos jours ce n'est pas peu de le souligner. Et il laisse derrière lui une œuvre exemplaire de talent et d'abnégation.
Abderrazâq Hammami fut un pionnier de la télévision tunisienne. Avec Othman Ben Salem qui l'y précéda de quelque temps, Hédi Besbès et Rachid Ferchiou, il fut un de ses doyens.
Ce quatuor porta à lui seul «l'impossible» fardeau des débuts. On était à la mi-60, les Tunisiens étaient encore branchés sur «RAI Uno». Il fallait doter le pays d'une télé nationale, propre à l'aider à construire son unité, à exprimer sa personnalité. Mais il manquait de tout. Pour siège, il n'y avait que le bâtiment de la radio. Pour matériel, une poignée de caméras. De plus, les techniciens étaient encore rares, ainsi que les réalisateurs. Une gageure que c'était. Une aventure. Othman Ben Salem (transfuge de l'ORTF) d'abord, puis Rachid Ferchiou, Hédi Besbès (fraîchement diplômés de l'IDHEC Paris) et Abderrazâq Hammami (formé à l'école de théâtre de Strasbourg) s'y mirent d'emblée et sans hésitation. Les anciens se souviennent. Ce fut une exaltante épopée, et une réussite que nul n'imaginait à l'époque.
Le premier direct du printemps 1965 demeure dans les mémoires. Un morceau de bravoure. Abderrazâq était aux commandes et le nec le plus ultra de nos artistes et de nos troupes emplissait l'inénarrable studio 10. Pas un ne faillit à sa tâche : régie, cadrage, image, créations, prestations. L'émission inaugurale de la télévision tunisienne préfigurait des exploits qui allaient suivre.
Hauts faits
A commencer par les années 65-67. Durant cette période on ne diffusait qu'en «live». Il n'y avait pas encore de magnétoscope, ni de kinétoscope. Il y avait pourtant des infos au quotidien et une variété chaque soir. Mais «le miracle» revenait à Abderrazâq Hammami qui proposait une dramatique quotidienne d'une demi-heure. Songeons aux longues préparations, à l'énorme difficulté de diriger, non pas alors, de vrais acteurs de théâtre ou de cinéma, mais de simples comédiens de radio. Songeons, surtout, à ce qu'un tel travail comportait d'imprévus de toutes sortes, et en conséquence, exigeait de capacité et d'efforts soutenus. Quand on parle d'un exemple de talent et d'abnégation, c'est à cela que l'on pense aujourd'hui en évoquant le parcours de Abderrazâq Hammami. Ce profil-là n'existe presque plus. Il en susbiste le modèle malgré tout. Pendant sa retraite, il lui arrivait d'y faire lui-même mention. Il souffrait de ce que «personne ne croit même plus utile de le rappeler». C'étaient ses mots.
Mais l'œuvre que laisse Abderrazâq Hammami ne se résume pas à ses années pionnières. Elle accompagna les deux décennies de maturité de la télévision tunisienne, celles de 70 et de 80, certainement les plus inventives et les plus prolifiques. Des réalisations majeures ? Haj Klouf et Oumi Traki, dont les intellectuels et une grande partie de la critique se démarquaient résolument à l'époque, mais dont on a découvert, avec le temps et la réflexion, les indéniables qualités de simplicité et d'authenticité. Quantité de dramatiques à succès aussi, Sarra avec Chafia Rochdi, Khaled Ibn El Walid, Hikaya maâ errimel, etc... Abderrazâq Hammami était avant tout un spécialiste du théâtre, cela ne pouvait qu'influer positivement sur ses créations à la télévision. Une création aura sans doute supplanté toutes les autres, la série Ibhath maâna avec, dans le rôle de l'inspecteur chargé de l'enquête, Abdelmajid Lakhal. On a peut-être opté pour l'audimat et l'exploitation publicitaire à partir de sa diffusion.
Abderazâq Hammami fut, par ailleurs, le premier réalisateur à produire des directs du festival de Carthage. Il coréalisa même une soirée de l'opéra de Paris au théâtre romain en duplex avec l'Ortf.
Et la liste des «hauts faits» est évidemment bien plus longue : feuilletons, téléfilms, documentaires et reportages tantôt. Tous marqués du même style sobre et communicatif, c'était son tempérament, c'était sa philosophie. Tous, en dépit des limites fréquentes des moyens, soucieuses de la meilleure technique possible.
Un régal à chaque fois
On insiste sur une qualité de Abderrazâq Hammami : son amour et son goût de la vie. Ceux qui l'ont côtoyé de près le confirmeront à coup sûr. Ceux qui l'ont approché sur un plateau nous décriront peut-être un artiste qui avait parfois ses humeurs et ses colères. Aucune importance. L'art est «déguisement» forcé, toujours contraint par l'épreuve du moment.
Ce qui ressortait de Abderrazâq Hammami, au bout du compte, passées les appréhensions et les contrariétés du studio, c'était toujours sa faculté immédiate, automatique, à reprendre le fil heureux de l'existence, à distiller, aussitôt, autour de lui sa bonhomie foncière et sa nature optimiste et joyeuse. Un régal à chaque fois!
Dans nos cœurs, «Razzâq», nous n'en finirons jamais de te regretter.


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