Le développement et l'amélioration des conditions de vie, telles sont les principales revendications des habitants de la délégation frontalière de Ghardimaou (gouvernorat de Jendouba) qui forment l'espoir que cette petite ville du Nord-Ouest de la Tunisie (182 km de Tunis) bénéficie du développement socioéconomique, de l'emploi et d'une meilleure qualité de la vie. Certains problèmes sont liés à l'emplacement de Ghardimaou, située au milieu d'un alignement montagneux et de forêts. Elle est dotée d'un climat rude qui rend son infrastructure vulnérable, provoquant notamment des glissements de terrains en hiver, saison des grandes précipitations, allant jusqu'à 1.000 millimètres souvent accompagnées de chutes de neige (7 cm en moyenne). Les habitants de Ghardimaou ont soumis aux autorités locales des suggestions à travers des correspondances ou par un contact direct. Ils revendiquent notamment la réouverture de l'aciérie (l'usine de Fouledh), qui peut générer au moins 500 emplois, et de l'usine de fabrication de tapis, outre l'ouverture du bassin minier de Fej Hassine et le rétablissement de la ligne de chemin de fer reliant Tunis-Alger-Ghardimaou-Souk Ahrass. Ils ont recommandé la création d'une zone d'échange commercial entre la Tunisie et l'Algérie, la réalisation d'une zone industrielle et une cité des métiers. Appel à un pôle universitaire Parmi les demandes formulées par les habitants de Ghardimaou, figurent aussi la création d'un bureau de poste à la cité Ezzouhour et une agence de la Caisse nationale d'assurance maladie ainsi que l'extension de l'hôpital régional et un pôle universitaire dans la région, outre la promotion du secteur social et l'augmentation de l'allocation accordée aux familles à revenus limités. Ils ont également revendiqué la réhabilitation des pistes difficiles d'accès entre Ghardimaou et les deux délégations de Fernana et Aïn Drahem, la recherche de solutions contre l'érosion et les glissements de terrains compte tenu de leurs impacts néfastes, notamment sur les terres agricoles et les habitations. Parmi ces revendications figurent également, l'impulsion du développement dans les secteurs agricoles et forestiers à travers l'extension des plantations, l'élevage, l'apiculture et la cuniculiculture. En outre, les habitants réclament la création d'unités industrielles de conservation des olives, du câpre (abondant dans la région), des légumes et la fabrication du fromage de chèvre ainsi que d'unités de cultures maraîchères sous serre et de distillation en plus de la rationalisation de l'exploitation du bois. Compte tenu de l'augmentation du nombre des diplômés du supérieur dans la délégation, des jeunes ont mis l'accent sur la nécessité de la mise en œuvre de mécanisme efficaces pour aider les diplômés à créer des petits projets. Notons que le nombre d'habitants dans la délégation de Ghardimou est de 70.000 dont 75% sont installés en milieu rural. On dénombre 1.500 familles des plus démunies alors que le chômage a dépassé le taux de 22% dans la délégation.