Que d'impuissance! L'incapacité de l'Etat représenté par les autorités régionales et locales à sévir contre les infractions de toutes sortes commises en permanence, partout à Bizerte, est en train d'encourager les plus récalcitrants à enfreindre la loi. Et chacun y va de son «projet» : un petit espace sur le trottoir, une buvette par-ci, un vendeur de cigarettes par-là, un étage supplémentaire ou une construction sans autorisation, une opération de déboisement dans la forêt du Nadhor, à la Samadia et au bois sacré, une construction métallique sur la chaussée, une autre, mais en dur sur un terre-plein. Tel est l'amer constat. Et tout cela en toute impunité ! Qui ne mangerait pas de ce pain dans une pareille confusion! Le centre-ville de Bizerte ressemble désormais à un vaste souk à ciel ouvert, ce qui n'est pas pour déplaire aux hors-la-loi qui s'épanouissent dans une pareille atmosphère. Il suffit de passer par les places du 13-Janvier 1956, de Slaheddine Bouchoucha, par les rues Sassi El Bahri, Ibn Sina et Cheikh Driss notamment pour constater l'ampleur des dégâts. L'espace public est tout simplement confisqué et la devise semble être «j'y suis, j'y reste !» Mais où est passée la nouvelle équipe municipale imposée et soutenue par le parti dominant au pouvoir? Où sont passées les actions coordonnées avec la police et l'armée? Pourquoi traîne-t-on dans l'exécution des opérations de démolition de tout ce qui est illégal? On ne l'aura jamais dit suffisamment...