La situation empire à Gaza. Israël y massacre en rond. Et en toute impunité. La communauté internationale se tait. Quelques dirigeants occidentaux daignent bien parler avec le Premier ministre israélien, par acquit de fausse conscience. Rien de plus. Ainsi apprend-on que le président du Conseil italien Mario Monti s'est dit extrêmement préoccupé par le conflit à Gaza, et a prié son homologue israélien Benyamin Netanyahou de parvenir à une trêve. Il a téléphoné à Benyamin Netanyahou, pour se dire «préoccupé par la poursuite des affrontements». Il a lancé un appel pour qu'«une trêve entre les parties soit conclue le plus rapidement possible, afin de mettre un terme aux combats et permettre la reprise du dialogue et des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens». Ce faisant, il renvoie dos à dos le bourreau et ses victimes. Voilà, l'Europe peut dormir tranquille. L'enfer, c'est les autres. Et les autres ce sont les populations civiles de la bande de Gaza massacrées en bloc. Saignées à blanc, passées au fil de l'épée à la bonne franquette. Comme jadis du temps des Croisades sur ce sol du Proche-Orient complexe et compliqué. L'Europe peut dormir tranquille. D'autant plus que la sentinelle arabe, elle, semble comateuse. On scrute les infos, on tente de capter quelque initiative salvatrice. On est minablement servi. Le président égyptien Mohamed Morsi devait s'entretenir hier au Caire avec l'émir du Qatar, le Premier ministre turc et le chef de file du Hamas, Khaled Mechaâl, le pantin des qataris. L'Egypte se dit soucieuse de ramener le Hamas et le gouvernement israélien à la trêve informelle concoctée jadis sous son égide. Retour à la case compromission. L'émir du Qatar, lui, joue son image et sa crédibilité. Ou ce qu'il en reste. Le mois dernier, il s'était rendu en pompe dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas depuis juin 2007. Dieu sait pourquoi et en vertu de quel dessein scabreux. Il se tait depuis. Le roi de Jordanie Abdallah II a ordonné quant à lui l'envoi d'une aide humanitaire «urgente» au peuple palestinien dans la bande de Gaza. Il a réclamé «l'adoption de procédures urgentes nécessaires à soutenir l'hôpital de campagne militaire jordanien qui œuvre dans la bande de Gaza» depuis 2009. Israël massacre. L'intendance suit. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé Israël d'hypothétiques représailles futures. Il a affirmé hier au Caire, dans un discours à l'Université, qu'Israël devrait rendre des comptes pour le «massacre d'enfants innocents» : «Tout le monde doit savoir que tôt ou tard, des comptes seront demandés pour le massacre de ces enfants innocents tués par des méthodes inhumaines à Gaza», a déclaré Recep Tayyip Erdogan. Autre prouesse digne d'intérêt, celle du président français. Il a réagi vigoureusement, contre la Syrie ! Ainsi apprend-on hier que l'opposition syrienne désignera un ambassadeur de la Syrie en France. Le président français François Hollande l'a déclaré nommément : «Il y aura un ambassadeur de la Syrie en France qui sera désigné par le président de la coalition», a-t-il affirmé en recevant, à l'Elysée, le chef de l'opposition syrienne, Ahmad Moaz Al-Khatib. Les «menaces» sont tellement flasques, fantaisistes et fantasques que les dirigeants israéliens sourient sous cape. Ils reçoivent tellement d'encouragements. Et de partout. Alors, ils y vont sans scrupules. L'ordre a déjà été donné en vue de mobiliser 75.000 réservistes de l'armée israélienne. Israël semble bien envisager une invasion terrestre de la bande de Gaza. Les signes de soutien international ne désemplissent pas. Les va-t-en guerre israéliens jubilent. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, et le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, en tête. Ils savent que l'impunité est au bout du fusil, des tueries, du massacre annoncé. Ils préparent minutieusement le grand massacre dans la bande de Gaza via l'offensive terrestre. En toute quiétude.