Douze athlètes tenteront de se surpasser pour honorer le karaté tunisien Du 21 au 25 novembre, Bercy sera le centre du monde du karaté. Organisés tous les deux ans, les championnats du monde de karaté voient s'affronter plus de 1.200 athlètes venus de 110 nations différentes. Cette manifestation va permettre de découvrir quelques-unes des pratiques les plus anciennes de combat et de maîtrise du corps : le kata et le kumité. Le karaté sera à nouveau candidat en 2013 pour devenir sport olympique et le CIO suivra de près ce Mondial qui s'annonce attrayant. Les karatékas français, japonais et italiens n'aiment pas partager, ce serait même là leur plus grosse qualité. En raflant la moitié des douze titres mondiaux (6 or), ces combattants avaient exprimé leur façon de voir tourner la planète karaté. Avec 1.200 karatékas et 110 pays engagés, il ne manque personne pour ce grand enjeu. Le tirage au sort en a esquissé les premiers contours, mais jamais, sans doute, la compétition mondiale n'a été aussi ouverte. L'émergence des petits pays Qui trouve-t-on aujourd'hui en tête des meilleurs palmarès mondiaux derrière le quatuor Espagne, Japon, Italie, France, détenteurs des derniers titres? Des Serbes, des Vénézueliens, des Chinois, des Australiens, des Egyptiens et... des Tunisiens avec Ibtissem Hanachi (argent en 2002 à Madrid) et Montaçar Tabbène (bronze en 2006). Les grosses pointures du karaté ne seront peut-être plus longtemps tranquilles entre elles. Le Mondial de France 2012 pourrait bien confirmer définitivement l'émergence de ces pays, déjà entrevue dans les grands rendez-vous mondiaux et continentaux. Et la Tunisie dans tout cela? Elle fête aujourd'hui la désignation du nouveau bureau fédéral. Depuis fort longtemps, le karaté tunisien a justifié ses ambitions avec des champions tels que Jegham, Arfaoui, Hamouda, Jemaâ, Hanachi et Tabbène en ratant de peu l'or, l'argent ou le bronze. Faten Aïssa et Hasnaoui en leaders Il suffit de lister les péripéties survenues aux équipes de Tunisie masculine et féminine pour évaluer le degré de leur préparation. Elles ont été affectées par les problèmes qui ont dominé dix mois durant la DTN et la FTK en raison de la tenue de l'assemblée générale élective. Ce fut une préparation bâclée en dépit de leur 3e place continentale à la veille du Mondial 2012. Voilà résumées les plus grosses turbulences pour une fédération de karaté habituée à évoluer plus tranquillement. On peut y ajouter une baisse de forme de quelques karatékas (H et D) et quelques petits soucis et autres remises en cause. Fin du premier acte. La championne d'Afrique Faten Aïssa et l'expérimenté Mohamed Amine Hasnaoui porteront une grande partie des espoirs tunisiens à cette joute mondiale. Ces deux athlètes ont su toujours justifier tout le bien que l'on pense d'eux et cette compétition est pour ce duo l'occasion idéale de confirmer son immense talent. Il en est de même pour les deux néophytes Nader Dahmouni et Jamila Saâdoun (fille de l'ancienne gloire du karaté tunisien Khemaïs Saâdoun). Mais tous les autres combattants ont la capacité et le niveau requis pour créer la sensation. Cela s'est vérifié dernièrement à Rabat où ils ont remporté la médaille d'or par équipes. Jemaâ : «Nos chances sont réelles» Questionné sur les chances tunisiennes à ces championnats du monde, le sélectionneur Mohamed Jemaâ nous a déclaré: «Nos chances sont réelles pour honorer le karaté tunisien en dépit d'une préparation assez mitigée pour un Mondial. Mais au vu de leurs prestations dans les différentes compétitions qui ont précédé le Mondial, les athlètes ont démontré qu'ils sont prêts et qu'ils n'ont rien à envier aux meilleurs mondiaux. Maintenant, il s'agit de concrétiser nos ambitions sur le tatami. Même si les chances de nos karatékas restent intactes, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour leur permettre d'aller plus loin dans la compétition comme les blessures ou un tirage au sort assez dur. Néanmoins, une chose est sûre : nous allons en France, non seulement pour participer, mais pour réaliser une bonne prestation.»