• L'offre est concentrée sur le balnéaire, correspondant à 85% de la capacité hôtelière et 92% des nuitées. • Pour garantir à long terme la durabilité du secteur, il est nécessaire de garantir un équilibre entre les aspects économique, environnemental et socioculturel. La Tunisie dispose de plusieurs sites naturels constitués de forêts, de réserves naturelles et de parcs nationaux et urbains qui lui permettent de développer le tourisme écologique et durable, qui suscite de plus en plus l'intérêt des touristes toutes nationalités confondues. Ce qui fait la force de ce genre de tourisme, c'est qu'il offre surtout une activité à l'année. Il permet au pays de s'assurer des recettes en devises considérables vu la catégorie des touristes qui choisissent le tourisme écologique et qui sont prêts à payer le prix fort. Cependant, pour développer réellement le tourisme durable, il est nécessaire d'entreprendre les dispositions nécessaires. Le ministère de l'environnement et du Développement durable et l'Agence nationale de protection de l'environnement, en coordination avec l'Observatoire tunisien de l'environnement et du développement durable et la coopération technique allemande (GTZ), ont édité un guide pour un tourisme durable et un fascicule comptant les indicateurs. Le guide en question met en exergue la situation géographique de la Tunisie ainsi que ses richesses naturelles et son patrimoine, considérés comme des atouts de taille pour le tourisme. Cependant, certaines activités – qui font partie pourtant du secteur touristique – pourraient être à l'origine de certains problèmes environnementaux et risqueraient ainsi de compromettre la durabilité du secteur touristique. Pour garantir à long terme la durabilité du secteur, il est nécessaire de garantir un équilibre entre les aspects économique, environnemental et socioculturel. Il est vrai justement que pour qu'il soit réellement considéré comme durable, le tourisme doit répondre à certains critères – énumérés d'ailleurs par l'Agenda 21 – comme le fait de respecter les capacités de renouvellement des ressources naturelles, sociales ou culturelles. Il faut reconnaître également la contribution des modes de vie et des coutumes des habitants aux activités touristiques. La population a le droit de bénéficier des retombées économiques des activités touristiques. Un système de veille stratégique Le tourisme tunisien a réalisé au cours des dernières années des résultats globalement positifs en termes de nombre de touristes, de nuitées et de recettes, mais du travail reste à faire pour garantir la durabilité du secteur. En fait, le guide prévient que les risques de non-durabilité du secteur touristique tunisien touchent les trois dimensions de développement durable précitées. Et pour cause : l'analyse des réalisations touristiques et des performances économiques du secteur permet de dégager certains risques. On peut citer, en premier lieu, l'offre qui est concentrée sur le balnéaire, correspondant à 85% de la capacité hôtelière et 92% des nuitées. En plus, les performances touristiques sont fluctuantes. Le secteur est plutôt saisonnier puisque l'activité s'intensifie particulièrement au cours de la haute saison. Par ailleurs, le secteur se caractérise par des emplois peu motivants, un taux d'encadrement faible, une concentration de 85% de la capacité hôtelière et 92% des nuitées sur le littoral. Une pression sur les ressources naturelles a même été constatée. Le guide propose des options stratégiques pour le tourisme durable, à savoir la mise en place d'un système de veille stratégique, la conception d'un plan d'aménagement favorisant la durabilité du secteur, la consolidation et la diversification des canaux de distribution pour limiter le pouvoir de négociation des tour-opérateurs et réduire le nombre d'intermédiaires. Il s'agit aussi d'assurer la conservation et la mise en valeur touristique des potentialités naturelles et culturelles, d'utiliser de façon rationnelles les ressources naturelles et de développer une formation professionnelle spécifique. L'objectif consiste en définitive à proposer des produits diversifiés, à privilégier la qualité et à contribuer durablement à l'économie nationale. Le secteur est appelé à assurer une source importante des recettes en devises, à attirer les investissements directs étrangers et à être compétitif. Dans le domaine socioculturel, le secteur doit être un créateur d'emplois durables et favoriser l'adhésion de la population locale au processus de développement. Responsable de la durabilité environnementale, le secteur est tenu de valoriser et d'utiliser de façon rationnelle les ressources naturelles et de préserver le littoral.