Jeudi 29 novembre, au Complexe culturel Assad-Ibn-El Fourat, en présence d'un public de tous âges, Mme Laura Baeza, ambassadrice de l'Union européenne, a déclaré ouverte la 19e édition des Journées du cinéma européen qui prendra fin le 8 décembre. Le coup d'envoi a eu lieu avec le cinéma tunisien avec la projection d'un documentaire de 13 minutes d'Amine Chiboub Pourquoi Moi? qui relate le désarroi de Tijani, un P-d.g. qui se fait houspiller par sa femme au téléphone. Il fait passer sa colère sur son assistant en lui intimant l'ordre de ne plus lui remettre des dossiers de couleur rose. Ce dernier ira se défouler sur la secrétaire qui se défoulera à son tour sur le coursier. Une fois sorti du bureau, le coursier exhalera cette nervosité et cette mauvaise humeur sur l'ensemble de la ville. En somme, cette comédie a plu aux amoureux du 7e Art présents à cette soirée, contrairement au 2e film projeté par la suite et qui a fait vider presque toute la salle, en l'espace d'une heure, et ce, malgré la profondeur de ce film polonais, Dette de Raphael Le Wandowski, réalisé en 2011 en noir et blanc. En effet, le public présent a estimé que ce genre de film, un peu triste et trop long (108 minutes), n'aurait pas dû être programmé dans une soirée d'ouverture, mais plutôt au milieu des Journées du cinéma européen. Il va sans dire qu'il n'y a eu aucun débat après ce film méditatif qui se regarde comme une production avec des effets spéciaux accélérés. Il faudrait, à notre avis, prendre son temps et apprécier les secondes qui mûrissent comme des fruits et des réflexions. Des réflexions sur le comportement de «Powel» qui, à son retour d'un voyage en France, découvre avec étonnement et dégoût que la photo de son père fait la une d'un journal polonais. Considéré jusqu'à alors comme l'un des héros du syndicat «Solidarité», le père de «Powel» est aujourd'hui soupçonné d'avoir été une taupe au service du régime. D'où son désir de connaître tous les secrets de la révolution de 1981 en Pologne et de découvrir quels sont les collaborateurs dont le peuple veut se venger et montrer du doigt. Un peu à l'image de ce qui se passe en Tunisie en cette période post-révolution où la chasse aux sorcières, pour dénoncer les anciens collaborateurs du régime déchu, devient très en vogue.