Dans une allocution télévisée adressée, hier soir, à la nation, le Dr Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante, a souligné que «l'ANC demeure ouverte au dialogue avec la participation des blocs parlementaires et des forces vives de la société civile en vue de parvenir à une feuille de route qui fixera les dates de la finalisation de la Constitution, de la mise en œuvre de la loi électorale et de la fixation de la date des prochaines élections». Le président de l'ANC est revenu aux derniers événements qui viennent de secouer le pays pour souligner : «De par mon statut de président de la Constituante et au regard de mon passé de syndicaliste, il est de mon devoir d'œuvrer à faciliter le processus démocratique et de parvenir aux élections, loin des tiraillements. En tant que partie prenante de la Troïka au pouvoir, je me dois de rapprocher les points de vue. Grâce à Dieu, j'ai trouvé auprès de Hamadi Jebali, chef du gouvernement, et de Hassine Abbassi, secrétaire général de l'Ugtt, une volonté ferme et une forte détermination pour parvenir à une solution qui permettra à notre pays de sortir de la crise. J'appelle les membres de la commission administrative de l'Ugtt qui se réunissent aujourd'hui pour entériner l'accord de principe auquel sont parvenus les négociateurs de l'Ugtt et du gouvernement à prendre une décision qui placera l'intérêt supérieur du pays au-dessus de toutes les considérations et à annoncer l'annulation de la grève générale prévue pour demain, jeudi 13 décembre 2012». Le Dr Ben Jaâfar n'a pas manqué d'exprimer sa conviction que «la direction de l'Ugtt est consciente, autant que les autres parties, des conséquences négatives qu'aura la grève générale sur la situation économique du pays, sur le climat d'investissement et sur l'image de la Tunisie à l'étranger». Pour autant, il estime que «le droit à la grève est un droit constitutionnel et que l'Ugtt est souveraine dans le processus de prise de ses positions». Seulement, «la situation est grave, d'où la nécessité impérieuse de parvenir à une solution consensuelle». «Nous avons plus que jamais besoin d'une légitimité consensuelle qui nous permettra de nous entendre sur une feuille de route commune pour l'avenir de notre pays», a-t-il précisé en conclusion.