MOGADISCIO (Reuters) — Des combats entre les rebelles islamistes d'Al Chabab et l'armée somalienne ont fait une vingtaine de morts et une trentaine de blessés ce week-end à Mogadiscio, ont rapporté hier le groupe somalien de défense des droits de l'Homme Elman et des sources médicales. Des habitants de la capitale somalienne ont précisé que les insurgés qui tentaient depuis quatre jours de progresser en direction du palais présidentiel, la Villa Somalia, ont dû faire face aux contre-attaques des troupes gouvernementales, appuyées par la force de paix de l'Union africaine (Amisom). "Plus de vingt personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées samedi et dimanche", a dit Ali Yasin Gedi, vice-président d'Elman. "D'intenses duels d'artillerie opposent les gouvernementaux et les islamistes et des obus de mortier sont tombés sur des quartiers résidentiels", a-t-il ajouté. Le gouvernement de transition du Président Cheikh Charif Ahmed, soutenu par la communauté internationale, ne contrôle plus que quelques quartiers de Mogadiscio avec l'appui de la force de l'UA. Des habitants du nord de la ville ont précisé que de violents affrontements s'étaient déroulés dans le quartier de Chibis. Ali Muse, responsable des ambulances de la ville, a déclaré que les combats avaient également fait une trentaine de blessés, la plupart dans le secteur du marché de Bakara. Mise en garde de l'Amisom aux rebelles Un porte-parole de l'Amisom a averti les islamistes que la force de paix ne resterait pas sans réagir si les insurgés se rapprochaient trop de ses positions. "Si les rebelles vont trop loin, nous réagirons, qu'ils n'aient aucun doute là-dessus", a dit le commandantBarigye Ba-hoku. "Aller trop loin, cela veut dire menacer les institutions gouvernementales ou bien nos propres troupes. Nous les chasserons s'ils s'approchent trop." Cheikh Ahmed participait ce week-end à Istanbul, en Turquie, à une conférence internationale sur la reconstruction de son pays. Lors de cette réunion, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a déclaré qu'un soutien international à l'actuel gouvernement somalien constituait la seule chance de stabiliser le pays. "Le gouvernement fédéral de transition représente la meilleure chance de la Somalie, depuis des années, d'échapper au cycle sans fin de la guerre et de la catastrophe humanitaire", a dit Ban-Kimoon. "Le seul moyen de rétablir la stabilité est de soutenir ce gouvernement, à la fois dans ses efforts de réconciliation et, lorsque c'est nécessaire, dans son combat contre l'extrémisme." La Somalie est plongée dans la violence et pratiquement privée de gouvernement central depuis le renversement en 1991 du dictateur Mohamed Siad Barré. Des islamistes mènent depuis trois ans une insurrection qui a fait plus de 21.000 morts et un million et demi de personnes déplacées. Plus de 40% de la population est tributaire de l'aide humanitaire.