Les drapeaux tunisien et italien ont flotté en accompagnement à un hymne à la paix des peuples, lors de la soirée « Opéra et Tunisie », animé par de jeunes talents du Conservatoire national et de l'Institut supérieur de musique de Tunis, au Théâtre municipal. Le Théâtre municipal de la ville de Tunis a accueilli, mercredi dernier, le spectacle de fin d'année du Centre culturel italien, un projet musical intitulé « Opéra et Tunisie », conçu par Luigi Merolla, le directeur du centre. Ce projet vise à rapprocher davantage le public tunisien de l'opéra. D'un autre côté, le centre culturel œuvre pour que l'Opéra, parmi d'autres types de chants, laisse son empreinte sur les voix des jeunes espoirs et des jeunes talents tunisiens. Ces derniers viennent du Conservatoire national et de l'Institut supérieur de musique de Tunis (ISM), ces deux institutions qui accordent de plus en plus d'importance au chant lyrique. Et les résultats sont là avec une première génération de jeunes, fort prometteurs, qui ont meublé la soirée « Opéra et Tunisie ». Présentés par Ahmed Mejri, les 11 voix ont défilé sur scène devant le piano de Toyoko Azaïez, enseignante à l'ISM, sous la direction artistique du professeur de chant lyrique au même institut, Hristina Hadjieva. Les premiers à être montés sur scène sont les jeunes espoirs, issus de l'atelier de chant lyrique du Conservatoire national, créé en 2011, par son directeur Rachid Koubâa. Issam Labbène, Imen Hihi, Salma Barouni et Jade Ghersi ont respectivement interprété Bella siccome un angelo de Don Pasquale de Donizetti, Ah non credea mirarti de La Somnambula de Bellini, Oh moi babbino caro de Gianni Schicchi de Puccini et Una voce poco fa de Il barbiere di Siviglia de Rossini. Âgés tous de seize ans, ces jeunes ont fait preuve d'assurance sur scène. Leur interprétation témoigne d'un accomplissement dans les exercices qui leur permettra, à coup sûr et très rapidement, d'acquérir la technicité de leurs aînés, les jeunes talents de l'ISM. Avec l'arrivée de ces derniers, sept voix remarquables, le niveau de la soirée est monté d'un cran. Ils ont, en effet, démontré qu'ils avaient l'expérience nécessaire pour des airs d'une difficulté supérieure. Certains de ces jeunes, comme Henda Ben Chaâbène ont déjà un honorable parcours à leur actif. Titulaire d'un diplôme en chant lyrique en 2008, elle participe en 2010 à la 1ère session du concours du chant lyrique en Tunisie et obtient le prix de Meilleure Voix Féminine. Elle est, de surcroît, soliste des orchestres symphoniques tunisien et algérien. Pour « Opéra et Tunisie », elle a merveilleusement interprété Bolero di Elena de I Vespri Siciliani de Verdi et Un bel di, vedremo de Madame Butterfly de Puccini. La non moins talentueuse Raâda Gharbi a été la première des jeunes talents à monter sur scène pour chanter A serpina penserete de La serva padrona de Pergolesi. Un air plus tard, Hai gia vinto la causa de Le nozze di Figaro de Mozart, interprété par Kais Jamoussi, elle est revenue pour nous offrir Caro nome, de Rigoletto de Verdi. Au programme également, il y a eu Ameni Ben Tara dans Tacea la notte placida de Il Trovatore de Verdi et dans Vissi d'arte de La Tosca de Puccini et Haythem Rafrafi dans Che mai Vegg'io. Le plus de Puccini et de Verdi a été servi par Yosra Zekri dans Che il bel sogno de La Rondine et dans E strano de La Traviata. Quant à Haythem Hadhiri, il a enchanté le public avec Largo al factotum de Il Barbiere di Siviglia et dans Carlo ascolta de Don Carlos de Verdi. A la fin du spectacle, les jeunes espoirs et les jeunes talents sont réapparus ensemble sur scène pour chanter en chœur, et sous la direction de Hristina Hadjieva, Nabbuco de Verdi, présentée comme un hymne à la paix des peuples, accompagnés par les drapeaux tunisien et italien. Une belle initiative qui a marqué cette fête de fin d'année proposée par l'Institut culturel italien, auquel nous souhaitons une nouvelle année plus fructueuse encore. Aux jeunes espoirs et aux jeunes talents, nous disons: «merci et allez toujours de l'avant».