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L'Etat se dépouille-t-il ?
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 12 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
Vingt millions de dinars, c'est ce qu'escompte récolter le gouvernement dans la vente des biens confisqués, supposés appartenir à l'ex-dictateur et à sa famille. Une somme importante qui sera consacrée à la réalisation de projets sociaux. L'exposition-vente inaugurée samedi dernier durera un mois avec possibilité de prolongation et permettra en principe d'atteindre cette somme: 39 voitures parmi les plus luxueuses (Mercedes, Lomborghini, Porsche, Rolls Royce, Aston Martin, Cadillac, Jaguar...), 42.000 articles (12.000 en exposition et remplacés au fur et à mesure des ventes), des chaussures, des sacs à main, des ceintures, des parfums, des vêtements, des meubles, une centaine de tapis de grande valeur, des bijoux, des œuvres d'art, des pièces d'orfèvrerie...L'exposition, dont la visite se fait par réservation et par un droit d'entrée de 30 dinars, affichait complet pour les trois premiers jours. On croit savoir que 300 articles ont déjà été vendus, à la date de mardi, pour une valeur de 320.000 dinars. Lors de l'inauguration, et pour contourner le reproche «une exposition juste pour les riches», le chef du gouvernement a recommandé d'organiser des visites gratuites pour les jeunes et les étudiants.
Il a aussi dit que «cette exposition doit servir de leçon à tous les politiques en Tunisie, notamment les candidats à la présidence». Il voulait probablement dire que les biens mal acquis et spoliés ne profitent jamais. Cependant, cette exposition-vente appelle à certaines remarques.
L'avocat de l'ancien président a, dans un communiqué, affirmé que 90% des objets exposés n'appartiennent ni à Ben Ali ni à sa femme et que les 10% qui appartiennent à lui et à sa femme ont été acquis légalement durant ses 23 ans au pouvoir. Qu'en est-il en réalité ? Lors de la présentation de certains de ces objets, on a souligné que la Mercedes Maybach, d'une valeur de 800.000 euros, une des préférées de l'ex-dictateur, lui avait été offerte par le colonel Gueddafi. On sait aussi que des artistes, des hommes d'affaires, des personnalités, des organisations, des chefs d'Etat étrangers ont fait plusieurs cadeaux à Ben Ali. Cette pratique est universelle et selon les usages et les lois en vigueur, ces cadeaux n'appartiennent pas au récipiendaire mais reviennent à l'Etat. Certes, plusieurs des voitures exposées portent le nom de leurs propriétaires ; comme la Rolls Royce de Leila Ben Ali, l'Aston Martin de Sakhr El Materi ou la Porsche Carrera 4S au nom du fils de l'ex-président.
Mais il est plus que probable que plusieurs objets ont été des cadeaux et appartiennent donc à l'Etat tunisien. Comme ceux qui avaient été offerts au président Bourguiba. Ces objets devraient être la propriété de l'Etat et être exposés dans un musée, car ils sont le témoignage de l'amitié portée à la Tunisie.
Ces objets ont une valeur inestimable et ne peuvent être vendus. Les vendre équivaut à dépouiller l'Etat. Il y aurait lieu de procéder à une identification minutieuse et séparer ce qui a été spolié par l'ex-famille régnante et ce qui revient au peuple tunisien.
Le ministre de la Culture a demandé qu'une partie des biens exposés ne soit pas cédée car faisant partie de la mémoire nationale. Il a proposé de les mettre à la disposition de musées tunisiens. Il s'agit entre autres de plusieurs œuvres d'art, dues à des artistes tunisiens (comme ceux appartenant à la fameuse Ecole de Tunis) et étrangers (comme le Belge Max Moreau qui a vécu en Tunisie en 1923 ou le Douanier Rousseau ou encore Armand Vergeaud qui a été directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Tunis de 1927 à 1949). Ces œuvres artistiques ont une valeur inestimable et ne devraient pas être vendues. Elles seraient mieux dans un musée car faisant partie de l'histoire de l'art en Tunisie plutôt que de servir de décoration dans un salon privé ou une salle d'entreprise ou d'hôtel.
Il est évident que l'on est en droit de s'interroger sur l'opportunité et le bien-fondé de cette exposition-vente. Et d'abord : le gouvernement provisoire d'une période de transition a-t-il le droit et le pouvoir de vendre des biens confisqués ? Poser la question, c'est y répondre. De plus, confisquer ne veut pas dire s'approprier. Ce qui veut dire qu'il faut identifier ce qui revient d'autorité à l'Etat et ce qui doit être établi par une enquête et des jugements de justice. Ce qui n'est pas le cas.
Et pour commencer : ne serait-il pas approprié d'ouvrir, gratuitement, cette exposition à tous les Tunisiens qui ont le droit de voir par eux-mêmes ce qui, somme toute, appartient à leur pays et à son Histoire ?


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