Dans le cadre de la stratégie nationale de mobilisation des eaux de ruissellement, le gouvernement a élaboré un plan d'aménagement de barrages et de lacs collinaires. Dans le gouvernorat de Kairouan, par exemple, trois grands barrages ont été édifiés avec pour objectif la protection de la ville de Kairouan des inondations, l'irrigation d'appoint, la recharge de la nappe phréatique et la création de périmètres publics irrigués. Il s'agit des barrages Nabhana, Sidi Saâd et Marguellil dont la capacité totale de retenue est de 330 millions de m3. En ce qui concerne les barrages collinaires, 22 ont été déjà réalisés avec une capacité totale de retenue de 34 millions de m3. Le but de ces ouvrages est de faciliter l'abreuvement du cheptel, la réalisation de superficies irriguées et la contribution à recharger les nappes. Ensuite, au niveau des lacs collinaires, 71 ont été déjà réalisés dans les délégations du gouvernorat avec une capacité totale de stockage de 17 millions de m3. A part cela, 600 forages profonds (82,5 millions de m3) et 12.000 puits de surface (63,5 millions de m3) ont été créés. Pour éviter l'exploitation intensive pour l'irrigation des sols, des actions de sensibilisation auprès de la population, afin d'éviter les pertes d'eau et d'intensifier l'utilisation des techniques d'arrosage artificiel (goutte-à-goutte, submersion, aspersion...), sont souvent organisées. Cela sans oublier l'importance d'encadrer davantage les membres des AIC qui jouent un rôle important tant au niveau de l'approvisionnement des ruraux en eau potable qu'au niveau de l'irrigation. 11% de la production d'olives ont été cueillis Le gouvernorat de Kairouan compte 6 millions d'oliviers dont plus de 80% sont en pleine production. La production prévue pour la campagne actuelle est de 105.000 tonnes (soit 21.000 tonnes d'huile). Jusqu'au 10 décembre, 11.500 tonnes ont été cueillies (soit 11% de la production) et le prix du kilo d'olives varie de 420 à 930 millimes, sachant que la variété «oueslati» se vend bien grâce à son taux élevé d'huile. Au total, 82 huileries —dont 60 sont modernes— sont fonctionnelles et le prix du litre d'huile varie de 4 à 5,500 D. Notons que beaucoup d'oléiculteurs sont confrontés à plusieurs problèmes, dont celui du manque de main-d'œuvre, ce qui oblige les fellahs à procéder à la vente de la production sur pied. Néanmoins, avec les vacances d'hiver, les choses commencent à s'améliorer, étant donné que la cueillette est avant tout un travail familial et tous les jeunes en vacances participent avec leurs parents à cette opération. Une bonne production de piment Outre ses vertus médicinales, le piment est considéré comme un légume de premier choix dans la tradition culinaire des Kairouanais, on l'apprécie surtout pour ses propriétés digestives, antiseptiques et stimulantes pour l'estomac. C'est pourquoi les agriculteurs n'ont jamais délaissé la culture de cette plante potagère puisqu'elle n'est pas périssable comme les autres légumes. Quant aux principales zones productrices, elles se trouvent dans les délégations de Sbikha et de Chebika, dont une partie de la production est écoulée dans les marchés du Sahel et du Cap Bon. Depuis plusieurs années, des pôles de vente de guirlandes de piments rouges séchés et de piments en poudre se sont constitués sur la route reliant Kairouan à Bouhajla, notamment à Imadat Bir Msikine. Ainsi le paysage est devenu très coloré avec toutes ces maisons et ces boutiques drapées de cordons rouges. D'ailleurs, les voitures s'arrêtent très fréquemment à cet endroit et l'on assiste à des scènes de marchandage pour conclure les opérations de vente au détail ou en gros. Pour cette année, 450 hectares (pour une prévision de 430 ha) ont été réalisés en arrière-saison et la récolte a débuté le 15 octobre et se poursuit dans de bonnes conditions. On estime la production à 7.200 tonnes et les prévisions pour les cultures de saison sont de l'ordre de 4.200 hectares (avec 12 tonnes à l'hectare).