La Tunisie est qualifiée d'exemple et de modèle à suivre, au double plans régional et international dans le domaine de la gestion efficace des ressources hydrauliques. A la lumière de cette importance, le commissariat régional du développement agricole a réalisé une étude récente portant principalement sur la gestion intégrée des ressources hydrauliques au Cap-Bon, actuellement et à l'horizon 2030. A cet égard, le Conseil régional du gouvernorat de Nabeul a examiné, récemment, les résultats de cette étude. En effet, la région du Cap-Bon n'exploite que 50 millions de m3 sur un total de 85 millions de m3 constituant sa part des eaux du Nord. C'est ce qui ressort des résultats de l'étude qui a proposé de créer un axe Nord reliant la station de Soliman, le barrage Abid, le barrage de Aïn El Ouard et le barrage de Abdelmonéem, en vue de mobiliser, dans une première étape les ressources hydrauliques à El Haouaria afin de remédier à la situation prévalant et exploiter sa quote-part. Elle préconise, en outre, de créer un axe pour le détournement des eaux entre la station de Belli, le réservoir de Bouafif 2, le barrage de Chiba, le barrage de Lebna, le barrage de Hajjar et Dar Chichou, les zones irriguées publiques devant être reliées à ces deux axes: Nord et Sud. En outre, cette étude a abouti à un ensemble de scénarios permettant de relever le défi de la gestion durable des ressources hydrauliques dans le gouvernorat de Nabeul et de renforcer la productivité du secteur agricole, en général, notamment grâce à la rationalisation de la gestion actuelle et la prospection des besoins futurs. A ce titre, l'étude, réalisée par le commissariat régional du développement agricole, présente aussi des solutions pratiques pour réduire la problématique de la rareté des ressources hydrauliques et de la salinité, surtout que l'exploitation des ressources de surface, dans la région, sont dans les limites de 245 millions de mètres cubes, par an, et que les ressources renouvelables ne dépassent pas 181 millions de m3. En fait, les solutions principales se situent au niveau du contrôle de l'exploitation de la nappe de surface, grâce à la création d'associations hydrauliques, la réduction des superficies des cultures à grande consommation d'eau et à faible rendement, comme les tomates et les piments, ce qui doit aider à gagner des quantités d'eau estimées à 5 millions de m3 par an. Par ailleurs, cette étude propose également d'adopter le système de conservation hivernale de quantités estimées à 8 millions de m3 des eaux du Nord, grâce à la création d'un réservoir à Sidi Toumi, l'augmentation de 2 millions de m3 par an de la capacité du barrage de Sidi Bazigh, le pompage de 6 millions de m3 de la nappe de surface de Grombalia, en plus de la possibilité d'augmenter de 6 millions de m3 la capacité de rétention du barrage El Masri. D'un autre côté, l'étude évoque, la possibilité de consolider la mobilisation des eaux de surface grâce à la création de 30 barrages de montagnes, ainsi que de nouveaux lacs collinaires d'une capacité totale de 10 millions de m3 par an dont la moitié sera exploitée pour l'irrigation et le reste pour l'alimentation industrielle des nappes hydrauliques pour atteindre des quantités d'eaux de surface mobilisées au niveau de 80 millions de m3 par an.