Suppression de dix portefeuilles par le jeu des fusions Al Wafa, l'Alliance démocratique, Al Amen et Al Joumhoury de la partie Des rumeurs portant sur un important remaniement ministériel ont été relayées hier avec insistance par les canaux sociaux et le ouï-dire. Des noms de nouveaux ministres et des dénominations précises de nouveaux départements ministériels ont, en effet, fait le tour de la Toile et des câbles téléphoniques. La nouvelle configuration gouvernementale, selon les colporteurs de ces nouvelles, intervient avec le démarrage de la nouvelle année et serait annoncée incessamment sous peu, mettant fin à de longs mois de suspense. Plusieurs sources informées et concordantes affirment qu'il s'agit là d'un simple jeu de chaises musicales relevant à la fois de la supputation et de ballons d'essai, voire de lobbying discret. «Certes, la Troïka est en ce moment en conclave. Mais les trois présidents mettent pour la première fois à l'ordre du jour la question du remaniement ministériel». Toujours selon notre source, la réunion au sommet de la Troïka devait écouter les propositions du Premier ministère et, partant, celles de son parti Ennahdha dont le dernier conseil de la Choura a longuement débattu de la question. «Ce remaniement obéit à deux impératifs à caractère paradoxal : il s'agit en effet d'élargir l'éventail politique des ministrables et de revoir à la baisse, par le biais de fusions de ministères, le nombre des ministres et des secrétaires d'Etat». Pour ce qui est de la création de superministères, on croit savoir que le ministère des Affaires étrangères sera rebaptisé ministères des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Le Tourisme drainera la Culture dans son sillage. Et un ministère triangulaire sera créé regroupant l'Agriculture, l'Equipement et l'Environnement. Ces fusions de départements ministériels donneront lieu sui generis à une diminution des portefeuilles ministériels. On estime à une dizaine le nombre de places vacantes suite à cette opération. Côté élargissement du filet gouvernemental et non-ouverture à de nouvelles formations politiques, on croit savoir que l'Alliance démocratique, le parti Wafa et le parti Amen sont déjà à la cause et auraient avalisé le principe de leur participation à ce nouveau gouvernement. Les surenchères exprimées récemment par certains de ces primo-ministres ne changeront rien à la donne. Al Joumhouri serait également concerné bien que cette formation semble placer la barre trop haut en exigeant de conquérir des portefeuilles régaliens. Suite à leur réunion, les trois présidents ont confié la tâche de négocier avec le parti Al Joumhouri à Ennahdha, alors qu'Ettakatol et le CPR mèneront les pourparlers avec l'Alliance démocratique et d'autres partis. Interrogée sur la date de ce remaniement, notre source contactée par téléphone affirme, catégorique et sûre d'elle, que la nouvelle équipe gouvernementale sera annoncée le 14 janvier, à l'occasion du deuxième anniversaire de la révolution. Affirmant toutefois que les trois présidents ou leurs représentants pourraient multiplier les rencontres dans les jours à venir afin de tomber d'accord sur les nouveaux membres du gouvernement qui auront à gérer le pays, dans la perspective des prochaines élections dont la date précise demeure un mystère pour tous. Pour ce qui est des ministres et secrétaires d'Etat dont le départ est quasiment certain, notre source affirme que Abdellatif Abid, actuel ministre de l'Education et candidat malheureux au poste de D.G. de l'Alecso, son collègue de l'Emploi, Abdelwahab Moattar, ainsi que la ministre de l'Environnement, Mémia El Benna, sont donnés partants. L'actuel secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur pourrait connaître le même sort.