Changements probables : Abderraouf Ayadi à la Justice, Bahri Jelassi au Commerce, Mourad Ben Mahmoud au Tourisme et Mohamed Hamdi à l'Education Attendu depuis juillet dernier, le remaniement ministériel devrait avoir lieu , au plus tard, durant la deuxième semaine du mois de janvier 2013. Les spéculations vont bon train sur les départs, et les arrivées. Les médias en font un sujet de prédilection... Les prophéties se succèdent et se contredisent souvent, brouillant davantage les contours de ce remaiement destiné à doter l'action du gouvernement dirigé par Hamadi Jebali de plus d'efficacité. En attendant, certains prétendants divulguent leur prochaine nomination à la tête d'un ministère. C'est notamment le cas de Lobna Jribi, élue du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés à l' Assemblée nationale constituante (ANC) pour Ettakatol, qui lorgne le portefeuille du Tourisme. “Mon nom a été cité pour le poste de ministre du Tourisme", a-t-elle affirmé tout récemment sur les ondes de la radio privée Mosaïque FM. Mme Jeribi, membre de la commission des Finances à l'Assemblée n'est pas, toutefois, la seule candidate à ce poste. Le nom de Mourad Ben Mahmoud, responsable du programme économique d'Ettakatol, est aussi cité pour la gestion de ce secteur qui connaît des difficultés aussi bien conjoncturelles que structurelles, tout comme le nom de l'homme d'affaires tunisien de confession juive René Trabelsi . Contrairement à des informations rapportées ces derniers jours par des médias locaux et étrangers, le mouvement islamiste Ennahdha ne s'oppose pas à la nomination d'un juif tunisien à la tête du ministère du Tourisme. “Le Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha ne s'est jamais opposé à la nomination de René Trabelsi à la tête du ministère du tourisme", a indiqué Riadh Cheîbi, membre de cette instance consultative du parti islamiste. Selon des sources proches du gouvernement, le nom du patron du tour-opérateur Royal First Travel, qui organise notamment le pèlerinage juif de la synagogue de la Ghriba à Djerba, a été proposé par le Premier ministre dans le but de montrer la tolérance et d'ouverture qui caractérise la Tunisie de l'après révolution outre le fait que ce Tunisien de confession juive est un professionnel du secteur touristique. Pour l'instant, Elyès Elyes Fakhfakh cumule encore le portefeuille du tourisme avec celui des Finances. Conditions Le remainement pourrait, d'autre part, consacrer l'ouverture de la coalition gouvernementale à d'autres formations politiques et blocs au sein de l'ANC. Des concertations sont déjà en cours dans ce sens avec le mouvement “Wafa" , fondé par Me Abderraouf Ayadi, un dissident du congrès pour la République (CPR), de “l'Alliance Démocratique", née tout réccement d'une alliance entre des mécontents du Parti Républicain et le parti de la réforme et du développement de Mohamed Goumani, et du “parti l'Ouverture et la Fidélité" de Bahri Jelassi. Aux dernières nouvelles, le mouvement Wafa conditionne son entrée au gouvernement par le changement des approches de gouvernance appliquées jusque-là et par un nouveau programme d'action sur la base de la réalisation des objectifs de la révolution . “Notre entrée au gouvernement est tributaire de l'adoption d'un nouveau programme axé sur la reddition des comptes, la création de l'emploi, l'amélioration du pouvoir d'achat et l'accélration des procédures de restitution des biens mal acquis", souligne Slim Boukhdir, membre du Bureau politique du mouvement chargé de l'information. Le mouvement “Wafa", dont le fondateur pourrait rempalcer Noureddine B'hiri à la tête du ministère de la Justice précise également que “la partie gouvernementale a réagi positivement à ses propositions". De son côté, l'Alliance démocratique a indiqué qu'elle ne rejoindra le gouvernement qu'au cas où la Troïka accepte de déterminer une feuille de route claire incluant un calendrier électoral. “Nous refusons la logique des quotas politiques", Mohamed Hamdi, coordinateur général du parti de l'Alliance démocratique, indiquant que “ rien ne s'est encore décidé". M. Hamdi pourrait obtenir, selon des sources proches de la coordination de la Troïka, le poste de ministre de l'Education, en rempalcement de Abdellatif Abid, dont la candidature a été présentée au poste de dircetur de l'Organisation Arabe pour l'Education, la Culture et les Sciences (ALECSO). Et last but not least, le très polémique Bahri Jelassi, président du parti de l'Ouverture et de la Fidélité aurait été aussi approché. Cet homme politique qui a défendu récemment le mariage des mineures lorgne les ministères du Commerce et de l'Industrie. Confusion Par ailleurs, le doute plane toujours sur le sort des ministères de souverainté. Des divergences profondes opposent les dirigeants d'Ennahdha à ce sujet. Plusieurs membres du Conseil de la choura du parti islamiste refusent que le remaniement ministériel touche les ministères de souveraineté. “Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que ce remaniement épargne les portefeuilles de souveraineté", a affirmé lundi dernier Riadh Cheîbi, membre du Conseil de la Choura . Le président de ce même Conseil , Fethi Ayadi, a, touetfois, indiqué le même jour que tous les ministères pourraient être concernées par le remaniement. Le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem a, quant à lui, précisé, vendredi, que le remaniement ne sera que «partiel» et que les ministères de l'Intérieur, de la Justice, de la Défense et des Affaires étrangères , tous détenus par des membres d'Ennahdha, seront épargnés. Du côté des alliés d'Ennahdha, en l'occurrence Ettakatol et le CPR, on affirme que tous les ministères pourraient être concernés par le remaniement sur la base d'une évaluation obejctive du bilan de chaque ministre. A noter que le Congrès pour la République n'a cessé ces dernières semaines de menacer de se retirer du gouvernement si l'on ne prend pas en compte ses propositions et de celles de son président d'honneur, Moncef Marzouki, relatives à la formation d'un gouvernement restreint. Fin novembre dernier , Moncef Marzouki avait estimé que l' intérêt de la Tunisie nécessite aujourd'hui un gouvernement restreint et efficace regroupant les compétences. Le CPR plaide , selon des sources proches du comité de coordination de la troïka, pour le maintien de Ali Laârayedh à la tête du ministère de l'Inétreiur , mais souhaite des changements au niveau de deux ministères de souveraineté, en l'occurrence la Justice et les Affaires étrangères.