Le déficit institutionnel, la gouvernance, le développement régional, la justice sociale et l'employabilité..., les plus épineux dossiers parmi tant d'autres, appellent encore et toujours à des actions urgentes, mais dont le traitement préfigurera la nouvelle stratégie de développement de la Tunisie. Une stratégie conçue pour parer aux problématiques de développement existantes et aux déséquilibres structurels et servira de document qui trace les orientations économiques et sociales, deux ans après la révolution. Ces orientations seront axées sur la reprise progressive de l'activité économique et l'accélération du rythme de croissance durant les prochaines années, susceptibles de remédier au problème du chômage et de mettre en place les fondements de la bonne gouvernance, de la décentralisation, du développement régional, de la modernisation de la structure économique, de l'impulsion de la productivité, ainsi que l'approfondissement de l'intégration dans l'économie mondiale et l'établissement d'un partenariat durable entre les secteurs public et privé. La nouvelle stratégie de développement pour la prochaine période s'articule autour de cinq axes : la mise en œuvre d'une nouvelle génération de réformes économiques et sociales, la modernisation de l'infrastructure, le développement global et équilibré entre les régions, la consolidation du développement humain et social et la promotion du développement durable et la gestion efficace des ressources naturelles. Elle renferme, en outre, le schéma de croissance et les besoins de financement extérieur pour l'année 2012. Concernant la mise en œuvre d'une nouvelle génération de réformes économiques et sociales, il s'agit d'améliorer le climat des affaires et d'ancrer les fondements de la gouvernance, et ce, à travers la promotion de la transparence, la consolidation de la concurrence loyale et le rendement de l'administration, outre la participation active de toutes les forces vives de la société qui sont en relation avec le processus de prise de décision. Dans l'objectif d'améliorer la gestion budgétaire, les efforts se poursuivront pour assurer la transparence au niveau de la gestion des fonds publics, approfondir et généraliser le système de gestion budgétaire par objectif, et renforcer le contrôle des dépenses publiques sur la base de l'évaluation, l'efficacité et l'efficience. Pour ce qui du cadre réglementaire régissant les marchés publics, il sera révisé en vue d'améliorer la transparence et l'efficacité, et la promotion de la concurrence loyale et le libre accès des divers secteurs économiques. La nouvelle stratégie prévoit également la promotion des secteurs prometteurs et à forte valeur ajoutée, basée sur l'innovation dans la structure du produit intérieur brut permettant l'intensification des créations d'emploi et le développement des exportations. Dans ce contexte, les efforts seront accentués sur la création de pôles technologiques, en vue d'attirer les investissements dans les secteurs à fort contenu technologique, tels que les industries alimentaires, la biotechnologie, les TIC, les industries électroniques, du textile et de l'environnement, la santé et l'énergie renouvelable. A cela s'ajoute la poursuite de la réalisation des programmes de mise à niveau et de modernisation industrielle, du développement du secteur des services, du système national de l'innovation en l'intégrant dans le processus de développement. Nouvelle approche d'intégration L'approche d'intégration dans l'économie mondiale qui sera adoptée par la Tunisie sera globale. En effet, les domaines de coopération bilatérale et multilatérale seront renforcés, les différences entre les taux préférentiels et ceux non préférentiels seront réduites pour rapprocher les régimes commerciaux avec les partenaires de la Tunisie, et les échanges et les partenariats seront consolidés à travers la conclusion de nouveaux accords commerciaux avec de nouveaux pays comme l'Afrique, l'Asie et l'Amérique. D'autres réformes seront initiées afin de renforcer la libéralisation du capital permettant de garantir les ressources de financement extérieur nécessaire pour l'économie nationale et de favoriser l'attraction des IDE. Et pour promouvoir davantage l'exportation, les efforts seront axés sur la réduction des coûts de transactions, des tarifs douaniers, le renforcement de l'intégration dans les réseaux de distribution mondiaux et l'encouragement à l'accès à de nouveaux marchés. Ces mesures seront appuyées par le développement de l'infrastructure portuaire, dont la construction du port en eaux profondes d'Enfidha, ainsi que la création d'un réseau national intégré pour les plateformes logistiques. Sur le plan financier, les réformes porteront sur la mise en place d'une politique monétaire de ciblage de l'inflation, la révision du système fiscal et douanier, en vue d'instaurer l'équité fiscale, l'assainissement des portefeuilles des banques, la restructuration du secteur bancaire.... La prochaine période sera marquée par la diversification des modes de financement, l'introduction en Bourse de nouvelles entreprises, la consolidation des interventions de la Bfmpe et de la BTS et la diversification des mécanismes et prestations spécifiques, la restructuration de la micro-finance... Les investissements mobilisés seront consacrés à la réalisation des projets d'infrastructure, de transport (autoroutes maghrébines, la création de l'espace aérien commun, le réseau des routes nationales, RFR, ports...), d'aménagement de zones industrielles et des circuits touristiques... Des investissements conséquents seront alloués également au financement des projets d'infrastructure, de création d'emplois et de lutte contre la pauvreté dans les régions de l'intérieur, à l'amélioration des indicateurs du développement humain (éducation, santé, emploi...), à la promotion du développement durable et la gestion efficace des ressources naturelles.