L'art de la bande dessinée (BD) vient d'enregistrer l'entrée d'un nouveau nom qui promet beaucoup. Egalement scénariste et éditeur, il s'appelle Yassine Ellil et il commence, déjà, à recueillir des lauriers. L'année 2012 lui a été particulièrement faste. Dès 2011, soit quatre mois après la révolution, est apparue une B.D. satirique à l'intitulé plutôt mesuré: « Good bye Ben Ali ». Sont réunis dans un même coffret, assez beau, deux albums, l'un relatant, selon une vision très personnelle, la fuite du président déchu vers l'Arabie Saoudite, l'autre, dans le même esprit, la déchéance de l'ex-dictateur. Nouvelle expérience en avril 2012, avec la sortie sur le marché d'un magazine de la BD tunisienne, baptisé tout simplement « Couscous au l'ben » et destiné aux enfants qui peuvent y trouver des contes très sympathiques dans les deux langues, arabe et française. Derrière ces publications, un jeune bédéiste, dessinateur, scénariste et éditeur du nom de Yassine Ellil. Ses récentes publications lui ont d'abord valu une invitation au Salon du comique en Allemagne en juin 2012, où il a présenté ses œuvres complètes (publications et planches). S'ensuit une participation au salon de la BD de Tazarka au mois d'août où, très remarqué pour la qualité artistique de ses planches, il se voit inviter à participer au Festival de la BD d'Alger, en octobre 2012. Mais la consécration est arrivée lors du «Festival des Nues» (dans le sens de nuages) de Sardaigne (Italie) où Yassine Ellil a obtenu le Prix du Festival pour la subtilité de ses travaux. C'était d'ailleurs l'occasion pour M. Saoud Messaâdi, directeur du Salon de Tazarka, de présenter un aperçu général des «40 ans de Bande dessinée en Tunisie ». Par-delà les prix et les participations aux manifestations étrangères, l'élément le plus significatif est que la BD peut s'enorgueillir de nos jours d'avoir un vrai marché où l'offre rencontre souvent la demande. Tant mieux pour ce secteur qui a longtemps souffert de la censure.