Kabaria, Sidi Hassine, El Agba : autant de quartiers qui comptent une explosion démographique et qui connaissent une dégradation continue de l'infrastructure, comme les trottoirs et les chaussées. Certains équipements collectifs ont même connu au cours des derniers mois des actes de vandalisme. Ils sont donc devenus défectueux. Un tour dans les quartiers dits populaires et même dans les environs de l'ancienne Médina de Tunis, permet de constater ces multiples lacunes au niveau de l'infrastrucutre. La situation devient plus grave quand les pluies diluviennes s'abattent sur la ville où plusieurs routes deviennent impraticables aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons. Les raisons d'une telle dégradation sont multiples, à commencer par une mauvaise ou une absence de la maintenance de la part des services concernés. En effet, une chaussée n'est pas régulièrement entretenue et demeure cabossée pendant des années obligeant les automobilistes à faire des acrobaties pour sortir indemnes. On peut citer aussi le manque de coordination entre les différents opérateurs publics au niveau de la route. Manque de coordination entre les intervenants Après les travaux, les chaussées et les trottoirs ne sont pas remis à leur état initial, ce qui constitue un désagrément pour les citoyens. Ces derniers sont, eux-mêmes, responsables d'une telle dégradation, dans la mesure où ils n'hésitent pas à briser certains équipements dont les distributeurs automatiques des billets, le réseau électrique et même les murs qui sont salis par ces graffiti anarchiques. Pire, les personnes qui engagent des travaux de construction portent atteinte au trottoir où sont entassés les matériaux de construction... Un travail en profondeur est donc nécessaire pour améliorer un tant soit peu cette infrastructure urbaine. D'ailleurs, au cours de cette année, il est prévu de commencer la réalisation d'un important programme de réhabilitation et d'intégration des grands quartiers, au nombre de 119, dans le but d'améliorer les conditions de vie des habitants. Ce programme, qui se poursuivra de 2012 à 2016, concerne 62 communes et huit conseils régionaux qui comptent pas moins de 685 mille habitants. Des études approfondies ont été élaborées pour connaître, de façon précise, les besoins de ces habitants et les lacunes qui concernent l'infrastructure de base et les équipements collectifs. Il s'est avéré que plusieurs chaussées sont dans un état piteux. Les matériaux utilisés pour l'aménagement n'est pas toujours de bonne qualité. Par le passé, les autorités optaient pour des matériaux à prix réduit sans être toujours exigeants quant à la qualité, estiment certains ingénieurs. Le programme prévoit, en tout cas, d'enrober près de 955 km de routes pour les mettre à niveau et faciliter la circulation. Risque de vol et de détournement Il n'est pas concevable de constater encore que certains logements dans les quarties populaires ne se disposent pas de conduites pour évacuer l'eau usée qui se déverse en pleine rue, ce qui constitue un manque de respect pour l'environnement et un risque sanitaire certain. A ce niveau, les autorités compétentes comptent intervenir pour étendre le réseau d'évacuation des eaux usées sur une longueur de 258 km. Pourvu que la maintenance soit toujours au rendez-vous pour permettre au réseau d'être toujours fonctionnel. L'éclairage public n'est pas toujours disponible dans ces quartiers. Rentrer à une heure tardive constitue un vrai risque pour les habitants et notamment les femmes qui peuvent faire l'objet d'un vol ou d'un détournement, et les exemples ne manquent pas. Dans ce domaine, l'entretien des réseaux n'est pas assuré dans les meilleurs délais et certaines rues restent dans le noir pendant des mois. Ce problème sera résolu — au moins en partie — par l'installation de près de 19.685 points d'éclairage public dans plusieurs zones. Dans la foulée, 15.800 logements seront réhabilités. On constate, en effet, que nombreux logements menacent ruine ou sont dans un état critique avec des murs lézardés et non badigeonnés, des toits risquant de céder... Pour ce qui est des équipements collectifs, il est prévu de construire 67 salles multidisciplinaires dans les domaines des sports, culture, jeunesse ainsi que 54 stades de quartier. Les jeunes ne trouvent pas souvent un espace où ils peuvent mettre à profit leur talent et se défouler. Ils sont obligés de passer le plus clair de leur temps dans les cafés pour jouer aux cartes ou regarder la télévision. Ils apprennent l'oisivité en restant de longues heures dans la rue en butte à tous les risques. Vivement la réalisation de ces espaces pour permettre à ces jeunes des activités saines et utiles. Aussi, 41 espaces industriels sont programmés dans le cadre de la stimulation de l'investissement et l'emploi de ces jeunes.