Les trottoirs ont subi au cours des dernières années une dégradation importante rendant la marche à pied difficile, voire impossible, dans certains quartiers où il faut faire des acrobaties pour passer d'un point à un autre. Malgré les opérations de rénovation, la situation n'a pas beaucoup changé, dans la mesure où l'on peut voir encore du côté de la rue d'Athènes et des rues parallèles à l'avenue Mohamed V, par exemple, des carreaux totalement enlevés, ce qui donne un aspect esthétique peu avenant. Un mal-voyant ou une personne âgée peut facilement trébucher et tomber en marchant sur ces trottoirs accidentés qui méritent une rénovation en profondeur pour les rendre plus pratiques. En effet, on a constaté plusieurs cas de chute dus à cette infrastructure de base peu entretenue. Ces chutes peuvent être à l'origine d'une blessure ou d'une incapacité physique qui nécessite un traitement de longue durée dont le coût est supporté par le piéton lésé. Il est rare de constater dans la ville de Tunis un quartier dont les trottoirs sont quelque part en bon état. Même l'ancienne Médina, pourtant fréquentée régulièrement par les touristes, se caractérise par ce défaut qui tarde à être traité. Le risque de chute augmente la nuit Les trottoirs situés dans les rues des quartiers de Bab Souika, de Halfaouine, de Bab Jédid, de Bab Mnara sont également dans un piteux état et nécessitent des travaux de rénovation et de maintenance. Parfois, l'on constate que ce sont des carreaux qui ont été enlevés par des citoyens pour les utiliser ailleurs. Dans d'autres cas, des trous béants se trouvent en plein milieu du trottoir, ou des dos d'âne inconvenus. On rencontre même des regards d'égout dont le couvercle est enlevé. Les risques de chute sont fréquents dans ces endroits pas assez protégés. Le piéton doit toujours faire preuve de vigilance et de prudence en regardant où il met les pieds pour ne pas tomber. Les personnes qui risquent le plus de payer les frais de cet état délabré des trottoirs sont – en plus des mal-voyants et des aveugles – les enfants qui sont souvent pressés et qui ne font pas assez attention en se rendant ou en sortant de chez eux. La nuit, quand l'éclairage public est insuffisant ou inexistant, le risque devient plus important pour tous les piétons qui ne peuvent pas voir ces trottoirs cabossés! C'est vrai que certains trottoirs sont légèrement endommagés. Mais il ne faut pas négliger la moindre défectuosité qui peut être à l'origine d'une chute des piétons dont les semelles subissent des coups durs à chaque fois. Il s'est avéré que les trottoirs mal aménagés précipitent l'usure des chaussures qui sont à renouveler plusieurs fois en une seule année.. Les trottoirs de la ville de Tunis sont de différents types, à commencer par les blocs synthétiques qui ont remplacé les carreaux dans certaines rues près de l'hypercentre de Tunis. De couleur rougeâtre, cette matière devient malléable à souhait quand la température est élevée. En plus, les opérateurs – comme ceux qui sont chargés des réseaux publics – trouvent des difficultés pour effectuer leur travail consistant en la pose des conduites. En fait, la coordination entre les différents opérateurs et les services municipaux n'est pas toujours au rendez-vous, dans la mesure où certains trottoirs font l'objet à plusieurs reprises de travaux. Par la suite, le trottoir n'est pas toujours remis à son état initial. L'entreprise chargée d'effectuer les travaux ne se soucie pas toujours de la finition. Certains trottoirs sont composés de carreaux, de pavés ou de pierres comme c'est le cas à la Médina. Les raisons de la dégradation des trottoirs sont multiples, dont la mauvaise finition des travaux, le manque de coordination, le manque d'entretien, notamment après les pluies diluviennes qui emportent tout sur leur passage, la qualité du matériau utilisé. Un autre élément important à prendre en considération concerne les travaux de bâtiment effectués par certaines entreprises qui n'hésitent pas à endommager le trottoir qui se trouve près du chantier sans le réparer une fois la construction érigée. Dans certains quartiers résidentiels, on a constaté, par contre, que certains propriétaires de villas contribuent par leurs propres moyens à aménager un trottoir – à proximité de leurs propriétés – d'un aspect esthétique charmant en supportant le coût. Cette action qui dénote un sens civique chez ces personnes devrait être suivie par d'autres personnes qui ont les moyens leur permettant d'appuyer les efforts de la municipalité dans l'aménagement de l'infrastructure en faisant appel, bien entendu, à des professionnels pour exécuter de tels travaux.