Quand le violon, le plus beau des instruments, rencontre le piano ou encore les instruments de percussion, on ne peut ne pas s'émouvoir et vibrer. Ce moment nous a été offert par le trio de virtuoses: Yasmine Azaïez, Hamdi Mhiri et Abdelkader Haj Kacem, dimanche dernier au Théâtre municipal de Tunis. Ce concert,qui s'est tenu au profit des œuvres sociales du club Kiwanis Tunis Elyssa (association à but humanitaire), était un voyage dans le temps avec des morceaux classiques et de création. Il a réuni trois musiciens talentueux: Yasmine Azaïez (au violon),Hamdi Mhiri (au piano) et Abdelkader Haj Kacem (percussions). Ensemble sur scène, leur travail a été harmonieux et soudé. D'abord en solo, Yasmine Azaïez a joué deux partitions marquées par une tonalité mélancolique et romantique. Ses deux artistes invités ont rompu avec ce registre pour créer une ambiance plus joyeuse en jouant des thèmes puisés dans le répertoire classique tunisien et occidental. Ne faisant qu'un avec leurs instruments, ils enchaînent morceau sur morceau, alternant les rythmes de la darbouka avec les coups d'archet et les notes de piano. Dans Spain du compositeur Hard Beats, comme dans les autres titres, la symbiose était presque parfaite. Y. Azaïez, qui avait le trac au début de la soirée, s'est petit à petit laissé aller, nous donnant l'impression qu'elle dansait. Habillée en rouge, elle nous a régalé avec son Poisson rouge, un morceau qu'elle a elle-même composé. «Parce qu'on m'appelle poisson rouge, je vous dédie ce morceau», a-t-elle dit à son public déjà transporté. Ensuite, elle a chanté pour la première fois une chanson dédiée à la Tunisie et à toute l'Afrique, intitulée Sweet revolution. Et c'est là que Yasmine révèle un nouveau talent. Sa voix était mélodieuse et cristalline. Une heure de pur plaisir et de nostalgie. La chanson de Hédi Jouini Taht el yasmina fil lil nous a rappelé le bon vieux temps, et Khayna, la célèbre chanson populaire de Achraf en version instrumentale a fait vibrer la salle. Le trio,dans sa prestation, a su revisiter la musique traditionnelle, en y ajoutant des touches personnelles et en improvisant jusqu'à nous faire oublier les morceaux originaux.