L'on aurait pu titrer «Le fabuleux destin de Konaré», mais le rêve du jeune malien semble tourner au cauchemar, comme l'attestent ses récentes déclarations sur les réseaux sociaux. Après quelques saisons passées en Espagne, le milieu Soumaila Konaré a signé en été au CA pour une durée de 4 ans. Ce garçon déterminé a connu un parcours atypique avant de rallier le monde du foot-business. En effet, tout jeune, il profite d'un voyage en France pour s'enfuir, rejoindre l'Espagne et devenir ainsi un clandestin. Il va atterrir par la suite dans un club de 4e division, le FC Mora, avant de débarquer à Albacete. Depuis, le joueur a régularisé sa situation et c'est là que le CA est entré en jeu pour le recruter, mais l'expérience du Malien a vraisemblablement fini par tourner court, du moins avec l'équipe A dirigée par Nabil Kouki et Bernard Casoni avant lui: «Je vis un calvaire avec le Club Africain. En été, j'avais pas mal de sollicitations en Europe, mais un agent tunisien m'a contacté et m'a fait part de la volonté du CA de me recruter. J'avais besoin d'une nouvelle expérience, donc j'ai fait mon choix. Les garanties étaient nombreuses, en termes de temps de jeu, d'exposition médiatique, du fait que c'est un très grand club. Garanties aussi de niveau, de grosses ambitions du club et beaucoup d'attente sur moi... Par la suite, l'agent en question me fait parvenir l'invitation signée par le secrétaire général du club, et le billet d'avion. J'ai signé au mois d'août pour 4 ans, après avoir passé la visite médicale puis une contre-visite médicale avec succès. J'étais logé par le club dans un hôtel de standing, mais je n'avais pas débuté les entraînements. C'est à ce moment-là que j'ai compris que le staff en place n'était pas au courant de ma signature»... Sans issues ?! Et Soumaila d'enchaîner par un non moins cinglant : «Je suis sous contrat avec le club, et on me traite comme un joueur amateur en essai. D'ailleurs, le club ne m'a jamais inscrit officiellement sur son site internet. Par exemple, la reprise de l'entraînement, je l'apprends par internet! Je contacte alors le responsable du club qui me dit qu'on ne veut plus de moi, qu'on va me résilier, alors que je ne fais que réclamer mon dû avec mon avocat en rédigeant une lettre de mise en demeure, comme les lois Fifa le préconisent. Mon avocat est en contact avec les dirigeants du club pour trouver une issue au problème. C'est inexplicable, j'en fais des cauchemars. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter ça. Les idées fusent dans ma tête. Je n'ai jamais vécu ça de ma vie, même dans le monde amateur. Dans un premier temps, j'aimerais percevoir mon dû, à savoir ce qui me permet de subvenir aux besoins de ma famille et moi. Ensuite, j'aimerais avoir des garanties sur ma sécurité en cas de retour afin de remplir mon contrat comme je l'ai signé. Si ce n'est pas le cas, résilier à l'amiable avec le club. Je n'en veux pas au club car je reste positif. C'est à une bande de personnes que j'en veux. J'aimerais par-dessus tout m'entretenir avec le président du club, M. Riahi». A l'USM... pour s'entraîner Le Malien de 21 ans n'en démord pas: «Je suis resté à l'hôtel quelques jours, je voyais des joueurs quitter l'hôtel aux heures d'entraînement, mais rien pour moi. Je suis donc allé au siège du club voir le directeur exécutif, je lui ai expliqué ma situation et il m'a fait savoir que tout était O.K. L'équipe en place avait déjà atteint son quota de joueurs étrangers, donc la décision a été prise, j'ai dû être prêté à Monastir dans les derniers jours du mercato, sans avoir encaissé le moindre euro du Club Africain. Je m'engage en prêt pour 6 mois en principe, et malheureusement Monastir n'avait pas pu libérer le joueur étranger que je devais remplacer. J'ai donc dû m'entraîner sans jouer. J'ai su à ce moment-là que j'étais dans de beaux draps». Voilà la version du joueur, en attendant les éclaircissements de ses employeurs ou de son staff technique.