Priorité pour toujours, hier et aujourd'hui, l'emploi ressort de la responsabilité collective. Chacun, de par sa position de commandement, pourrait, ainsi, donner un coup de pouce au rythme d'intégration professionnelle. Sur cette lancée, l'Union tunisienne des jeunes travailleurs (Utjt), nouvelle organisation ouvrière d'à peine quelque mois d'existence, vient de donner l'exemple. La tenue, hier matin à Tunis, d'un colloque national s'inscrit dans le droit fil des tendances générales visant à se serrer les coudes pour gagner l'enjeu de : l'emploi, pour tous, une chance pour chacun. Une devise que l'on doit traduire dans les faits. Lors de son allocution d'ouverture, le secrétaire général de l'Utjt, M. Chedly Hammas, a administré ses preuves, manifestant son engagement à assumer sa part de responsabilité dans la résorption des demandes additionnelles d'emploi. Devant un nombre de chômeurs qui se sont montrés désespérés, M. Hammas a plaidé pour la création d'un fonds pour les sans-emplois dont les ressources seront collectées à travers des retenues mensuelles de 300 millimes sur les salaires des 4 millions de travailleurs actifs, qu'ils soient dans les secteurs public ou privé. Ces prélèvements, dont la valeur globale serait d'environ un milliard et demi par mois, se font de façon volontaire, afin d'aider, selon lui, les 750 mille demandeurs d'emploi à s'intégrer dans la vie active. Les interventions dudit fonds, a-t-il précisé, vont profiter aux adhérents de l'Utjt au chômage dont le nombre est de dix mille parmi 45 mille au total. Les efforts seront consentis pour apporter des solutions appropriées au calvaire du chômage. Le secrétaire général de l'Union a également proposé l'exonération des entreprises des impôts sur les salaires au titre de nouveaux recrutements pour une période de cinq ans, l'ultime but est de motiver davantage les investisseurs privés à faire travailler, autant que possible, les jeunes demandeurs d'emploi. Une partie de la solution, à vrai dire. Le reste dépend, à l'en croire, de la volonté politique du gouvernement en place. Mais, aussi, des initiatives des hommes d'affaires du pays dont 2.600 ont migré vers le Maroc. Emna Mansour Karoui, présidente du parti du mouvement démocratique pour l'édification et la réforme, a suggéré le don, de bon cœur, d'une journée de travail sur le salaire de chaque travailleur qui permettrait de créer 33 mille nouveaux emplois. Mieux encore, elle a préconisé l'idée de départ à la retraite pour les fonctionnaires ayant atteint l'âge de 60 ans. L'objectif est d'ouvrir, selon elle, de nouvelles perspectives professionnelles devant les chômeurs. Et l'intervenante de poursuivre que la lutte contre la corruption et l'institution des mécanismes d'appui à l'emploi constituent autant des propositions supposées être de mise dans la multiplication des opportunités d'embauche. Par ailleurs, la parole a été, ensuite, donnée aux jeunes candidats pour s'exprimer librement sur leurs préoccupations. Déçus par les promesses non tenues, impatients d'accéder au marché du travail, ils n'ont pas manqué de reprocher au gouvernement sa manière de gérer le dossier de l'emploi. La lenteur des procédures et l'atermoiement des responsables, déplorent-ils, font de cette question un dernier souci. Ils n'ont point hésité de crier haut et fort l'urgence des solutions immédiates. Présente à la place de son époux, Mme Samia Abbou, constituante du parti du Congrès pour la République (CPR), a préconisé l'accélération du processus de la justice transitionnelle pour permettre aux hommes d'affaires de passer à l'action. L'obligation d'investir dans les régions paraît, explique-t-elle, comme une alternative à la peine de prison qui serait infligée à ces hommes d'affaires corrompus. Le constituant Salah Chouaïb a proposé, quant à lui, l'exploitation judicieuse de nos ressources naturelles et matérielles, la révision du code du travail et la réduction des impôts pour les entreprises qui participent à l'effort de l'emploi. Au terme de cette manifestation, les personnalités nationales que l'Utjt avait précédemment choisies comme les hommes de l'année 2012 ont été honorées. Des cadeaux leur ont été décernés. Il s'agit de MM. Mohamed Abbou (CPR) en tant qu'homme politique de l'année, Mouldi Jendoubi (Ugtt) comme syndicaliste de l'année et Maya Jeribi comme constituante de l'année. MM. Abdelkarime Harouni (Ennahdha), Sihem Badi (CPR) et Mohamed Galaoui (Ennahdha), respectivement ministres du Transport, des Affaires de la femme et militant politique, ont été sélectionnés meilleures figures de l'année, chacun dans son champs d'action.