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Si j'étais le Chef du Gouvernement provisoire (2e partie)
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 06 - 2012


Par Taha BELKHODJA*
La question que se pose chaque Tunisien aujourd'hui, très inquiet de son avenir, c'est : quelle est la solution idéale pour bien réussir la révolution et en sortir indemne, la tête haute ?
Nous vivons aujourd'hui le syndrome du provisoire qui dure, ce qui risque de mettre le pays à plat ventre. C'est clair, il n'y a pas trente six mille solutions, pour sauvegarder l'intérêt supérieur du pays, l'unique solution est de reprendre au plus vite le cours normal de la vie dans le pays. Cette situation provisoire ne peut pas durer, imaginez un chef d'Etat ou de banque internationale qui vient nous rendre visite dans le cadre d'une coopération, il doit voir 3 présidents, chacun ayant un son de cloche différent c'est normal le mieux qu'il puisse nous proposer c'est de nous faire des promesses et il a raison, un bateau ne peut pas être dirigé par 3 commandants de bord !
Je l'ai déjà mentionné il y a plusieurs mois sur ces mêmes colonnes de La Presse, et je ne le répéterai jamais assez, c'est à nous d'agir avec beaucoup de sagesse et de bon sens, «ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays» (J. F. Kennedy), sachant que le facteur temps est le paramètre le plus important pour la réussite de notre révolution.
En tout état de cause, je trouve qu'il est de mon devoir, en tant que citoyen tunisien, de contribuer, un tant soit peu, à la construction d'une nouvelle Tunisie moderne et prospère où il fait bon vivre.
J'ai l'esprit observateur, mais je suis apolitique pour la simple raison que la politique pousse la personne à entreprendre un double discours alors que les recommandations divines nous imposent de dire la vérité et de tenir nos promesses. Soyons donc transparents et francs avec nous-mêmes messieurs, «quand on aime son pays, on dit la vérité» (E. Zola), il est inconcevable aujourd'hui, qu'un gouvernement ne fasse pas publier la biographie du président, des ministres et des gouverneurs dans les journaux. Quand il s'agit d'un gouvernement légitime et qu'on est convaincu de ce qu'on a fait, il ne faut pas avoir ni honte ni peur du résultat, le peuple a le droit absolu de savoir par qui il est gouverné, surtout que nous sommes à l'ère de la transparence !
Il faut bien reconnaître que pendant toute l'année 2011, la Tunisie a été victime d'une effervescence sociale sans précédent et d'un climat de contestation incontrôlable où la violence et l'anarchie n'ont fait que s'accroître, cela est inadmissible !
Je suis dans le monde des affaires et je m'adresse à vous, chers compatriotes, en toute sincérité et en connaissance de cause : un homme d'affaires averti n'investit jamais sans l'existence des troi conditions sine qua non, qui sont les suivantes.
1- la sécurité publique,
2- la stabilité sociale,
3- une visibilité prospective claire.
Ce qui est valable aussi bien pour les Tunisiens que pour les étrangers, les investisseurs évitent les situations provisoires, c'est évident, ils doivent savoir où ils vont. Donc, notre sort est entre nos mains et si on est de bons citoyens, constituants et gouvernants compris, la Tunisie peut devenir le leader parfait du «Printemps Arabe», ce qui aurait même un effet positif sur toute la région.
Il faut aujourd'hui que tous les Tunisiens, sans exception, oublient leurs appartenances partisanes ou confessionnelle ainsi que leurs intérêts personnels et observent leurs enfants droit dans les yeux, et leur promettent la garantie d'un avenir prospère. Pour cela, tout Tunisien doit faire preuve d'un minimum de patriotisme et d'honnêteté, sachant que suivant des études dans le monde, il existe malheureusement un taux de 20% et même plus de gens malsains à différents degrés, de la simple agression verbale à l'assassinat et ça va du chômeur au président de la République. Ce sont des éléments parasites que nous devons combattre prudemment par la loi et en respectant les droits de l'Homme sans jamais compromettre les droits des victimes.
En ce qui concerne la sécurité publique
Ainsi pour relancer notre économie, il faut impérativement que les gouvernants assurent les 3 conditions citées ci-dessus, en oubliant complètement leurs prochaines campagnes électorales pour faire sortir le pays du marasme, ceci est un devoir national que l'histoire ne leur pardonnera jamais, ni même le prochain gouvernement élu.
Le ministre chargé de la sécurité publique est tenu d'appliquer la loi avec rigueur en évitant toute forme d'inspiration du principe «deux poids, deux mesures» ou la discrimination positive. Le public constate, à juste titre, une absence totale des autorités suite aux agressions et insultes proférées, souvent politisées, telles que celles contre les journalistes devant l‘Etablissement de la Télévision tout près du ministère des Affaires étrangères et le plus ancien hôtel de luxe, le Sheraton. Quelle image nous offrons de notre cher pays ? Cela nous conduit à nous demander comment expliquer cette situation qui s'empire de jour en jour face à une certaine faiblesse du pouvoir, sachant que «le silence est le complice de tous les abus» !
La sécurité du pays est le meilleur investissement qu'on puisse faire à l'heure actuelle, ceci est très rentable en termes de relance économique. Dans les situations de crise économique, il y a la sécurité des individus et celle des marchandises qui n'est pas de moindre importance, pour son impact sur l'augmentation des prix des denrées alimentaires. Il faut faire face à la contrebande de ces criminels économiques sans scrupules au détriment du pouvoir d'achat des ménages et surtout des familles les plus démunies. Afin d'éviter les pénuries cycliques des produits et la flambée des prix, il est question de renforcer les barrages adéquats sur toutes les routes qui risquent d'expatrier des marchandises illicitement.
Compte tenu de la situation d'instabilité sécuritaire qui prévaut à l'intérieur du pays en état d'urgence et dans les régions limitrophes de nos frontières en situation critique qui risque de durer entre une et deux années, il ne faut pas chercher midi à quatorze heure, la solution c'est d'augmenter notre effectif militaire à au moins 200 mille soldats, dont 50 mille au moins iront renforcer les agents de police pour les deux années à venir sans avoir recours à une milice publique quelconque. Ce n'est plus un secret pour personne, suite aux malheureux évènements du 9 avril et ceux de la Télévision, tout le monde est convaincu que c'est la police politique qui s'est convertie et porte désormais le nom de : comité de la protection de la révolution, hélas un triste constat : le roi est mort (Rcd), vive le roi (Ennahdha) ! Ces mercenaires rendent service au pouvoir, n'importe sa couleur, ceci est inadmissible après la révolution, il faut mettre fin à cela. L'Etat ne doit plus jamais tolérer de pareils agissements, il faut qu'on outrepasse ces mises en scène d'amateurs auxquelles personne ne peut croire. Les Tunisiens sont assez intelligents pour le savoir et personne ne peut parler en leur nom ou en celui de la révolution.
Pour faire instaurer la sécurité, il faut de l'effectif donc rappeler immédiatement les réservistes au chômage, joindre ainsi l'utile à l'agréable, et profiter du recrutement projeté des 25.000 chômeurs, en exigeant impérieusement des candidats la justification aux obligations du service national, conformément à la loi régissant le recrutement à la Fonction publique, il faut impérativement appliquer la loi.
Compte tenu du nombre des chômeurs et afin de préserver les emplois existants, l'enrôlement au service militaire bien qu'il s'agisse d'un devoir national, ne doit concerner que les jeunes au chômage, ce qui leur offrirait une opportunité d'expérience, s'ils sont des diplômés et une formation garantie avec le concours des centres de formation si nécessaire, s'ils ne disposent d'aucun certificat, et dans les deux cas, leur apprendre la discipline qui se fait malheureusement rare de nos jours. Cela a généré un nouveau phénomène postrévolutionnaire de chômage spirituel, soit une réticence manifeste des jeunes au travail surtout ceux titulaires de la prime « Amel ».
Ainsi, dans les situations d'insécurité, comme on a tous vu des patrouilles formées d'un agent de police accompagné de deux militaires dans les rues de Paris, à l'aéroport ou ailleurs en France, le plan Vigipirate, nous pouvons bien faire pareil et assister aussi les agents de contrôle des prix ainsi que les citoyens n'importe où ils se trouvent. Il est absolument inconcevable de voir de pauvres gens, victimes de leurs compatriotes criminels, se plaindre de l'absence absolue d'agents de l'ordre dans leur village. Le silence du gouvernement face à la violence risque d'encourager les extrémistes à se positionner en tant que pouvoir parallèle.
Par ailleurs, il faut sommer tous ceux qui seront attrapés en flagrant délit de supporter d'office une peine d'emprisonnement conformément à une grille qui sera établie selon la nature de l'infraction.
Pour la paix sociale
A l'heure actuelle de crise aiguë de notre économie, que nous avons malheureusement nous-mêmes créée, surtout les syndicalistes particulièrement, par des décisions irresponsables. Cela étant, toutes les revendications sociales, légitimes ou pas, doivent être immédiatement suspendues. Les Tunisiens ont fait preuve de patience pendant des décennies, ils peuvent surseoir à leurs revendications sociales encore une année ou deux, ce n'est pas la fin du monde, quand on voit les risques à courir dans un climat social aussi fragile qui a mis le pays à genoux. On a tous vu en Grèce les salaires régresser d'au moins 22% et même 40% pour les hauts fonctionnaires, il ne faut pas que nous tombions dans le piège, il faut un syndicalisme intelligent et sincère.
Afin d'éviter le pire, il faut aujourd'hui que toutes les organisations syndicales inversent la vapeur et appliquent la loi de l'Organisation internationale du travail (OIT), dont la Tunisie est membre à part entière, interdisant les grèves et les sit-in en temps de crise aiguë. Elles doivent inciter les travailleurs à la paix sociale et leur demander de s'accrocher à leur poste en préservant la pérennité de leur entreprise et de la défendre dans tous les cas d'espèce. Les mécontents éventuels peuvent manifester leurs revendications en portant des brassards rouges, ce qu'on voit de plus en plus ces temps-ci, je salue d'ailleurs les instigateurs de ces mouvements pour leur citoyenneté !
Le mal ne s'arrête pas au chômage, des études réalisées suite à des situations de crise économique, ont démontré qu'un chômage rapide en masse, stimule une augmentation du taux de criminalité d'une façon exponentielle, 4 à 5 fois plus que celui du chômage, ce qui présente un danger supplémentaire préjudiciable pour la sécurité de la population.
S'il n'y a pas de reprise de conscience immédiate des syndicalistes, l'arrêt des surenchères en jouant aux riches et de promptes mesures adéquates de la part du gouvernement, la délocalisation des entreprises étrangères va se poursuivre et bonjour les dégâts. Il ne faut pas être un économiste pour le savoir, les investisseurs étrangers cherchent la stabilité sociale et un coût bas de la main-d'œuvre, la seule garantie de leur prospérité, ce n'est pas pour nos beaux yeux qu'ils sont là. La conservation de l'emploi passe avant les revendications sociales qui affaiblissent considérablement le droit au travail. Le résultat est là : le chômage a doublé, il ne suffit pas de critiquer, l'Ugtt qui était à l'origine des grèves opportunistes irréfléchies aboutissant à la délocalisation, est-ce qu'elle a retrouvé du travail pour les ouvriers mis au chômage ? La réponse est malheureusement non, il faut que l'Ugtt sache que défendre les travailleurs, c'est leur garantir la pérennité de l'emploi, il ne faut pas prendre les choses à la légère.
L'augmentation des salaires, le moins qu'on puisse dire, est un acte imprudent et suicidaire de notre économie, c'est du jamais vu en pareille situation de crise aiguë où plutôt un plan national d'austérité s'impose !
Le danger est que ces augmentations salariales, aux yeux des syndicalistes, sont préconisées pour compenser la hausse des prix, ce qu'ils semblent oublier, c'est ce qu'il y aura comme conséquence une augmentation automatique et irréversible des prix. On va assister à une continuation de la boucle augmentation des prix-augmentation des salaires qui va potentiellement provoquer une spirale inflationniste qui va surtout léser les chômeurs qui n'ont ni retraite ni salaire.
Il faut que les syndicalistes sachent que l'augmentation des prix de nouveau va réduire, à court terme, à néant les gains du pouvoir d'achat des ménages et affaiblir considérablement les chômeurs déjà en situation précaire.
C'est très simple en ce moment de crise, une vingtaine de salaires augmenté de 5% font perdre la création d'un poste d'emploi, ceci sans oublier que si l'employeur ne dispose pas du montant de l'augmentation, certes il serait contraint de réduire son personnel, et donc d'augmenter le nombre de chômeurs. C'est évident, les salaires ne peuvent évoluer qu'en fonction des gains de productivité où tout le monde est gagnant, la solution serait alors d'indexer l'augmentation des salaires sur le taux de la croissance économique de l'année écoulée. Il faut apprendre à récolter ce qu'on sème, et donc après une croissance négative de - 2,2% en 2011, le gouvernement n'a pas du tout tort de déclarer une année blanche puisque l'augmentation des salaires peut aggraver la situation économique du pays. Ce qui est plutôt recommandé dans de pareilles circonstances, c'est de maîtriser les coûts à la consommation, on ne peut pas remédier à un mal par un autre mal, il faut que tout le monde bouge, gouvernants, syndicalistes et consommateurs.
Il faut une incitation au dialogue social constructif, l'employé et l'employeur deviennent de véritable partenaires et jamais plus des ennemis, ils seront tous les deux perdants, le pire ennemi public c'est le chômage.
Je salue l'Organisation internationale du travail (OIT) qui s'est engagée aux côtés du gouvernement tunisien et ses partenaires sociaux à leur apporter un appui pour la mise en place d'un pacte social en préservant les droits et devoirs de chaque partie et le renforcement de la capacité des acteurs du dialogue social en protégeant l'employé mais aussi l'employeur et donc l'avenir économique du pays, après le pluralisme syndical, une réforme s'impose.
La visibilité prospective claire
Le problème majeur des investisseurs ces temps-ci c'est le provisoire qui dure. Pour Monsieur Tout-le-monde, il n'y a aucune différence entre les gouvernements Caïd Essebsi et Jebali, ce n'est pas une question de légitimité, c'est une question de gouvernement provisoire, donc d'absence de politique prospective. Il n'y a pas de visibilité aujourd'hui, rien n'est clair pour encourager l'investisseur !
Je salue le mouvement Ennahdha pour avoir annoncé déjà qu'il est pour écourter la période du gouvernement provisoire, c'est évident le provisoire qui dure, ce n'est rien d'autre que le bâton dans les roues de notre économie. On a tous enregistré la réticence des bailleurs de fonds étrangers en attendant le gouvernement définitif, ils ne peuvent pas traiter avec un gouvernement provisoire; même les pays, qui ont promis des dons attendent les élections définitives, ils cherchent une garantie à terme.
Nous devons faire prévaloir le consensus en optant pour un gouvernement de compétences tout en veillant à ce que les constituants se penchent exclusivement sur la rédaction d'une nouvelle Constitution dans les meilleurs, ou plutôt, les plus brefs délais, parce que tout est relatif, ça dépend de quel côté on est. Aujourd'hui, les intérêts des électeurs et ceux des élus s'opposent, chaque jour qui passe est payé par le contribuable.
Je saisis cette occasion pour demander la mise en application de la décision de création d'une Agence nationale d'économie d'eau, prise par le Conseil des ministres depuis le 3 mars 2010 et restée sans suite à ce jour. Il faut préserver nos réserves en eau conventionnelle, on peut vivre sans énergie mais on ne peut jamais vivre sans eau. Cette nouvelle agence va certainement créer de l'emploi vert, tout comme d'ailleurs le plan solaire tunisien très ambitieux qui englobe une quarantaine de projets très intéressants.
Je ne terminerai pas cet article sans évoquer le problème de discours politique en arabe littéraire. Je rappelle à tous les intervenants que plus de la moitié des tunisiens n'ont pas le certificat d'études, ajoutez à cela les universitaires tels qu'ingénieurs, architectes, médecins, pharmaciens et j'en passe, qui ne maîtrisent pas bien l'arabe littéraire. On arrive facilement donc à 80% des Tunisiens qui préfèrent le dialecte. Spécialement en cette période de communication avec le grand public, il est plus que recommandé de parler le dialecte tunisien qui est aussi en arabe mais avec l'avantage de bien transmettre le message à l'ensemble des tunisiens et non seulement à 20% des électeurs et après se demander pourquoi ils ne savent pas qui voter. Le leader Bourguiba a toujours adressé ses discours en dialecte et il a toujours bien communiqué avec le public, ce n'est pas par hasard que nous communiquons ensemble en dialecte, nous n'avons pas à exposer notre savoir linguistique. Il s'agit d'une déformation professionnelle puisque la plupart qui assistent aux débats sont des avocats, juristes ou journalistes. Dans ce même ordre d'idées, je dirai même qu'il ne faut pas exclure non plus les sourds-muets en cette période de transition et les tenir informés des débats télévisés, ce sont des électeurs tunisiens à part entière et ils ont droit à l'information, l'exclusion est le pire ennemi du peuple.


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