«Dans la vie d'un peintre, ou plus simplement dans celle d'un homme, il y a des périodes qui constituent des moments forts de son existence. Ces trois dernières années, durant lesquelles je n'ai pas exposé, représentent des années que je peux qualifier comme des années sur le fil du rasoir tant il m'a semblé côtoyer l'essentiel de la vie. Cette certitude s'est traduite dans ma peinture en pénétrant plus profondément dans ses arcanes et en y découvrant avec intensité de nouvelles voies à explorer», écrit le peintre Foued Zaouche dans le catalogue de l'exposition qu'il organise à partir de demain, jusqu'au 9 juin prochain. Après avoir montré, le long de ces dernières années, ses œuvres au musée de Sidi Bou Saïd, l'artiste ouvre pour la première fois son «Atelier du dedans», à Gammarth (9, rue Kahéna) un espace mitoyen de sa maison et de son atelier où il aime venir rêver et voyager à travers les images et l'imaginaire. Cette vingt-sixième exposition personnelle confirme la passion de Foued Zaouche pour la peinture classique, pour la primauté du dessin et de l'esthétique. Une démarche qu'il compare à la grande musique, qui vous sublime et invite l'artiste au dépassement de soi. C'est cet art qui l'a poussé à vingt-neuf ans, à un âge où beaucoup étaient déjà pleinement engagés dans une carrière professionnelle, à s'embarquer sur les flots incertains de la vie d'artiste. Pendant cinq ans, en ces années 70, il suivra des cours de soir dans un atelier d'art à Montparnasse (Paris). Il veut apprendre et maîtriser toutes les techniques : études d'après moulages, la ronde bosse, les études de nus, d'anatomie, de perspective, de sculpture et de gravure. Pour longtemps, les riches collections du Louvre deviendront son école, le terreau où il se nourrira, où il se ressourcera. Rentré à Tunis, il continue à explorer la peinture classique transposée à des scènes de vie inspirées de la tradition, du patrimoine et de l'histoire de la Tunisie. Il s'aventure également sur la voie de l'écriture et de la chronique journalistique, publiant plusieurs essais. Cette nouvelle exposition présente seize toiles racontant un art de vivre de la bourgeoisie tunisienne, qui invite à des échappées belles dans le rêve. «J'espère exposer encore pour longtemps dans “L'atelier du dedans”. J'ai besoin d'un contact avec le public. J'ai fondamentalement besoin du regard de l'autre. Sans lequel la peinture n'existe pas», ajoute Foued Zaouche.