Une carrière de footballeur d'élite se gère plus par l'aptitude à être un joueur tout terrain que par l'exploitation astucieuse des circonstances et des phénomènes de mode Le football est synonyme de puissance, de force, d'engagement et d'endurance. Mais aussi de maturité et d'expérience. Dans l'alternance de jeu long et court. Dans son habileté à faire sortir les défenseurs adverses et à jouer dans leurs dos. Dans sa capacité à remettre de l'ordre dans les moments difficiles. Dans toute cette entreprise, on connaît l'apport d'Oussama Sallami au ST. Mais on n'est pas censé aussi ignorer les déboires d'un joueur qui, quoiqu'il ait pu accomplir, est tout simplement passé à côté d'une grande carrière. Le statut de capitaine, symbole du sens du combat et d'abnégation, ne lui avait pas servi à grand-chose. Aujourd'hui, Sallami se contente d'être là, parmi le groupe. Un joueur ordinaire? Pas tout à fait. Mais visiblement, il a beaucoup perdu de son éclat au point qu'il n'arrive plus à soutenir le rythme d'une préparation poussée. Les efforts qu'il avait fournis lors du stage de Hammam Bourguiba l'obligent aujourd'hui à observer pas moins de six semaines de repos. Le temps de respirer et de reprendre des forces!... Une carrière de footballeur d'élite se gère plus par l'aptitude indiscutable à être un joueur tout terrain que par l'exploitation astucieuse des circonstances et des phénomènes de mode. En dépit de tout cela, Ghazi Ghraïri continue à croire en son capitaine et de lui réserver le statut de leader incontesté au sein du groupe. Il est convaincu que Sallami peut encore donner au ST et que sa présence dans l'équipe est déterminante. Si personne n'est irremplaçable, il y a quand même et malgré tout des joueurs qui sont plus difficiles à remplacer que d'autres. Il n'est jamais trop tard et Sallami peut toujours aspirer au rôle qui lui a toujours manqué et montrer la voie à ses jeunes camarades. Qu'il ne se gêne pas! Il retrouvera ainsi un rôle qu'il avait abandonné au fil du temps, enfermé qu'il était dans sa bulle. Retrouver les repères, reprendre les fondamentaux, reconquérir les cœurs, voilà le programme d'action qu'il devra impérativement acquérir. Dans l'espoir de recouvrer un minimum de convivialité du temps passé. Des questions sans réponses Après le stage de Hammam-Bourguiba qui, de l'avis des joueurs et du staff technique, s'est déroulé dans les meilleures conditions requises, le ST effectuera à partir de la fin du mois courant une nouvelle mise au vert à Sousse. Les dirigeants stadistes ont décidé de changer de cap pour éviter les déplacements à l'occasion des matches amicaux que leur équipe disputera respectivement dans cette ville et celle de Kairouan. Autant dire que le Stade est dans ses temps de passage habituel et qu'il trace sa route dans ce rythme de préparation avec toute la détermination et la rigueur dont il a vraiment besoin. Dans son expression collective et dans le message qu'il s'efforce de délivrer, il semble pouvoir en profiter au maximum et s'orienter vers de nouvelles tendances, de nouvelles prérogatives de nature à relooker son style, à étoffer son registre, en y ajoutant désormais d'autres valeurs et d'autres atouts. Pendant ce temps, les questions essentielles concernant l'avenir du club restent sans réponses. Comment enrayer la baisse fulgurante des ressources financières? Quel plan de bataille pour rendre l'équipe plus performante? Quelles exigences techniques pour quelle politique de formation? Face à l'appétit pour le pouvoir qui, pour certains, semble plus aiguisé que l'appétit pour les grands dossiers, il est temps que derrière la lutte des responsables émerge un débat d'idées. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons d'un vrai malaise et d'une profonde interrogation sur un club qui ne travaille pas suffisamment ses fondamentaux. Plus qu'aider les joueurs et l'équipe, il faut aider le football et le club. Et c'est surtout une question de timing. Chacune des étapes prépare la suivante. Le travail dans l'absolu n'est pas toujours suffisant. Mais le travail de qualité oui. Souvent, on pense que c'est la quantité du travail qui fait la différence. Mais la réalité est tout autre. Le plus important pour le ST est de disposer de quelque chose de qualité optimale qui permettra aux joueurs de progresser, tant individuellement que collectivement. Le Stade peut-il aujourd'hui reproduire, même à une petite échelle, ce que ses anciennes gloires avaient formidablement réussi à mettre en œuvre dans le passé? C'est une question que tous les amoureux stadistes se posaient hier au réveil sans posséder la réponse irréfutable. Les mots en la circonstance ne sont que des mots, et la réalité du terrain de jeu, diverse, âpre, joyeuse, farceuse, rebondissante, est la seule qui compte.