Le conseil national de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) a tenu, hier, à Tunis, une réunion extraordinaire à la demande des membres du bureau exécutif et des magistrats adhérents à l'AMT. Mme Kalthoum Kannou, présidente de l'AMT, a déclaré à l'agence TAP que «la réunion va se pencher sur la situation actuelle du corps magistral» et les facteurs ayant entraîné «une situation précaire, jamais atteinte dans le passé», selon ses propos. Dans ce sens, elle a signalé que «les magistrats vont décider, lors de cette réunion, des formes de mouvements de protestation auxquels ils procèderont pour amener l'Assemblée nationale constituante (ANC) à instituer la loi relative à la création de l'instance provisoire de la justice judiciaire». Elle a, dans ce contexte, souligné que «l'AMT ne perçoit aucun empêchement pour la création de cette instance sauf l'inexistence d'une volonté politique». Mme Kannou a relevé que le conseil national de l'AMT évoquera également le contenu du chapitre consacré «au pouvoir judiciaire» dans le brouillon de la Constitution, ajoutant que «la magistrature a plusieurs réserves à ce sujet». La réunion sera aussi une occasion pour examiner «le projet de loi portant sur l'assainissement du corps des magistrats et des avocats», présenté par le groupe du Congrès pour la République (CPR) à l'ANC, ainsi que les mécanismes susceptibles de «préserver la magistrature des tergiversations politiques», s'agissant en l'occurrence de l'article relatif au ministère public sous l'égide du ministère de la Justice.