L'ex-international et actuel directeur technique du Club Africain livre ses impressions sur l'équipe de Tunisie et son parcours au Mondial. Il est optimiste et pense que cette bande de jeunes est promise à une bel avenir. Retour sur les points forts et les points faibles de cette participation. Le rideau est tombé sur le championnat du monde des nations. L'équipe de Tunisie a réussi à passer le premier tour avant de quitter la compétition en huitièmes de finale après une défaite face au Danemark. Le bilan est positif quand on sait que le sept national a été rajeuni et que pas moins de huit joueurs ont disputé leur premier championnat du monde avec les seniors. Nous rappellerons aussi que la Tunisie a amélioré son classement mondial, passant de la 20e place au dernier rendez-vous de Suède, à la 11e place en Espagne. Le sept national a réussi le bon et le moins bon. Nous sommes revenus sur la prestation de nos internationaux avec Chedly El Gaïed, l'actuel directeur technique du Club Africain. Transition Le premier point et le plus important aussi, selon El Gaïed, a été la transition de l'équipe, et ce dernier de rappeler: «La transition a été rapide pour la majorité des jeunes joueurs. Ben Salah, Jallouz, Bannour, Sanaï, Toumi et Boughanmi se sont vite fondus dans le moule à l'occasion de leur premier Mondial. Ils étaient dans le vif du sujet. Je pense qu'ils ont sauté le pas et ont gagné des années d'apprentissage au haut niveau». Ces joueurs ont donné le meilleur d'eux face à la France, à l'Allemagne, au Monténégro et à l'Argentine et ils faisaient vraiment plaisir à voir. Une bonne défense En handball, le salut passe par une bonne défense. Sur ce plan et d'après El Gaïed, la défense du sept national a été une des meilleures du Mondial en dépit de l'élimination. «Elle a posé des problèmes aux Français, aux Allemands et quelquefois aux Danois. La défense du sept national a encaissé 25 buts par match. C'est une moyenne acceptable au haut niveau. Mahmoud Gharbi et Slim Hédoui ont été, à mon avis, les meilleurs. Ils ont fermé le secteur central», a repris El Gaïed. Voilà pour les points positifs enregistrés lors du Mondial. Il y a aussi des choses à améliorer et Chedly El Gaïed a mis le doigt sur quelques lacunes. Soucis d'attaque L'attaque s'est grippée après la blessure et le forfait de Amine Bannour. Le sept national a perdu un élément important et n'a pu le remplacer. Le sélectionneur a dû jongler pour trouver la solution. «La blessure de Bannour n'est pas venue au bon moment et n'a pas servi l'équipe pour la suite de la compétition. Il n'avait pas de solutions de rechange pour le poste d'arrière droit, les gauchers ne courant pas les rues. Oussama Hosni est encore junior et ne peut être jugé. Il a pratiquement brûlé les étapes et reste en période d'apprentissage. Le forfait de Bannour a pratiquement amputé l'équipe d'une aile et l'a déséquilibrée», a ajouté El Gaïed. Le second problème d'attaque a été le jeu sur les ailes, selon le directeur technique du Club Africain. Et celui-ci de reprendre : «Le jeu en largeur a été une des lacunes. Pourtant, la qualité des ailiers existe. C'est la variation qui n'a pas suivi. Les statistiques sont claires. Les arrières ont marqué 69 buts, les pivots 31 buts et seulement 10 buts pour les ailliers, ce qui est peu». Savoir se maîtriser Les statistiques disent aussi que le sept national a toujours évolué en inférioté numérique. La fougue, la rage de vaincre et le surpassement sont des qualités, mais la maîtrise est la meilleure. Sur ce plan, El Gaïed affirme : «En haut niveau, il faut savoir se maîtriser. La Tunisie s'est classée au 24e rang du fair-play à l'issue du Mondial après avoir écopé 34 expulsions temporaires de deux minutes. La discipline dans le jeu est impérative et les joueurs doivent être mentalement forts. C'est un point à travailler. Tout comme le volet physique où on a vu souvent deux visages de l'équipe de Tunisie. Cette lacune est à travailler dans les clubs». Naissance d'une équipe Finalement, le sept national a réussi des hauts et des bas au Mondial d'Espagne. Il a été bon face à deux grosses pointures et un peu moins bon face au Brésil par exemple. Néanmoins, le meilleur est à venir. Et Chedly El Gaïed de conclure : «C'est la naissance d'une équipe qui pourra aller loin. Je m'attends à ce qu'elle dispute au moins quatre autres championnats du monde, d'autant qu'elle a du caractère. Pour cela, une condition s'impose. Il faut assurer la continuité du staff technique. C'est le seul apte à pallier toutes ces insuffisances». Une dernière remarque s'impose. On espère, pour notre part, que le Mondial espagnol aura servi à attirer l'attention des recruteurs étrangers sur quelques joueurs du sept national. Ce serait de bon augure pour l'avenir de la sélection.