Parmi les quarts de finale de la CAN-2013, Burkina-Togo fait figure d'affiche surprise. Personne n'attendait, en fait, Etalons et Eperviers au 2e tour de la compétition continentale. Leurs retrouvailles, ce soir (19h30) sur la pelouse médiocre du stade Mbombela de Nelspruit, sont très ouvertes et équilibrées et traduisent en même temps la supériorité écrasante du football de l'Ouest du Continent, capable de qualifier sept nations sur les huit présentes aux quarts de finale. Le Burkina Faso a été la grande surprise de ce tournoi, dont il a terminé la première phase en tête de poule (5 points, une victoire et deux nuls), au nez et à la barbe du Nigeria (2e) et du tenant du titre, la Zambie, éliminée. Excusez du peu ! Les Jonathan Pitroipa, Bakary Koné, Charles Kaboré et consorts ont aujourd'hui un repère précis : faire aussi bien que lors de l'édition 1998 que leur pays organisa. Cette année-là, le BF réalisa l'exploit d'arriver dans le carré d'as, en éliminant aux quarts la Tunisie (1-1, 8-7 aux tirs au but). Mais les hommes de Paul Put savent que ce ne sera pas simple d'autant qu'ils ont perdu leur goleador, le Lorientais Alain Traoré, auteur de trois buts sur les cinq réussis par son équipe, gravement blessé contre la Zambie (0-0) et forfait pour le reste du tournoi. Ils s'en remettront à l'efficacité de Pierre Coulibaly. «C'est une joie pour tous les Burkinabé avec lesquels nous communions parce qu'il y a bien longtemps qu'ils attendaient ce moment», se régalait Paul Put, le sélectionneur belge de l'ancienne Haute-Volta. «Nous ne sommes que des pions» En face, le Togo doit faire sans son défenseur Nibombé, suspendu pour 2e avertissement. Il s'est extirpé miraculeusement du groupe de la mort (2e avec 4 points) grâce à un penalty raté par Khaled Mouelhi dans le match de vérité contre la Tunisie. Le moment est forcément historique pour les hommes de Didier Six qui disputent leur premier quart de finale continental en 7 participations. Tout comme son adversaire du jour, le Togo vit cet instant comme un bonus. Une cerise sur le gâteau. L'objectif du 2e tour ayant été atteint, l'on se dit de part et d'autre que rien de méchant ne peut plus leur arriver, que l'appétit vient en mangeant. Emmenés par Emmanuel Adebayor qui fit des misères à la paire de centraux tunisiens, Abdennour et Hicheri, les Eperviers miseront sur leur redoutable ligne offensive pour venir à bout du verrou burkinabé. Un verrou que même la Zambie, champion sortant ne réussit pas à forcer (0-0). L'état de la pelouse de Nelspruit, où le sable l'emporte franchement sur l'herbe comme ont pu le constater les Tunisiens, mercredi dernier, est exécrable au point qu'il a sorti de ses gonds le pourtant placide entraîneur français du Togo, Didier Six : «Nous ne sommes que des pions, on nous amène sur des terrains où on doit jouer, la CAF doit prendre ses responsabilités : elle ne doit pas accepter de jouer sur ce terrain», pestait-il après le nul face aux Aigles (1-1). Malgré tout, dans ce derby de l'Afrique de l'Ouest, il y a à croire que la rivalité sera féroce. Un billet dans le carré d'as mérite tous les sacrifices. La dernière confrontation entre les deux pays, le 13 août 2012 en amical en France, a tourné à la promenade de santé du Burkina , net vainqueur (3-0). Mais, ce soir, le contexte est loin d'être amical.