La grève générale décrétée par l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a été observée, hier, dans les différentes régions du pays, à la suite de l'assassinat du militant politique et des droits de l'Homme Chokri Belaïd. Elle a été accompagnée de marches populaires et de funérailles symboliques du martyr. A Sidi Bouzid, un nombre important de représentants de la société civile, de partis politiques et de citoyens ont organisé des funérailles symboliques. Un important cortège a pris le départ devant le siège de l'Union régionale du travail (URT), pour parcourir les rues de la ville après une oraison funèbre. A Ben Arous, tous les établissements administratifs et éducatifs ont fermé leurs portes, à l'exception de certains services, notamment le port de Radés et le service des urgences médicales. A Siliana, toutes les activités économiques, sociales et éducatives ont été suspendues, à part les services de base nécessaires dont les urgences médicales, les boulangeries et les pharmacies. Des funérailles symboliques ont, d'autre part, été organisées devant le siège de l'URT vers le cimetière de Sidi Msid, à l'entrée sud de la ville de Siliana. A Gabès, des établissements publics, agences bancaires et grands espaces commerciaux ont suspendu le travail à l'appel de la grève générale. A Kébili, une marche pacifique a pris le départ devant le siège de l'URT, avec la participation de représentants de plusieurs partis, d'associations, de citoyens et de syndicalistes. Les manifestants se sont dirigés vers le siège du Parti des patriotes démocrates unifié où des funérailles symboliques ont été organisées à la mémoire du martyr. Les administrations et les services publics de la région ont observé la grève générale. A Sfax, la grève a touché les différents secteurs, et une marche populaire pacifique imposante a démarré dans la zone de Bab Bhar, avec la participation de partis politiques, de représentants de la société civile, de militants et de syndicalistes de la région. Une voiture portant un grand portrait du disparu sur lequel ont pouvait lire «Chokri Belaïd, martyr de la liberté et de la patrie» précédait le cortège. A Gafsa, Les activités des administrations et des services publics ainsi que des moyens de transport public ont été suspendues, exception faite du service de la médecine d'urgence de l'hôpital régional. Les espaces et les locaux commerciaux ont également fermé leurs portes. Devant le siège de l'Union régionale du travail, un rassemblement ouvrier a été organisé pour dénoncer «la violence et les assassinats politiques», suivi d'une marche qui a parcouru les principales artères de la ville et à laquelle ont participé, notamment, le front populaire, les représentants des partis politiques, qui ont scandé des slogans appelant à «parachever le processus de la révolution de la liberté et de la dignité». A Béja, l'Union régionale du travail ainsi que plusieurs partis et composantes de la société civile dans la région, ont organisé une cérémonie symbolique de funérailles en hommage au martyr Chokri Belaïd. A l'issue de cette marche, des affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et de nombreux jeunes rassemblés à la place de la municipalité de Béja. D'autre part, suite à la prière du vendredi, une manifestation de protestation a été organisée devant le siège de la Municipalité ainsi qu'une marche des sympathisants d'Ennahdha pour dénoncer la grève générale. A Sousse, une marche populaire pacifique a démarré de Bab Bhar au centre-ville et a parcouru les principales artères de la ville pour arriver au siège du gouvernorat. Les participants ont organisé des funérailles symboliques du martyr Chokri Belaïd. Une grève générale a été observée dans la région, à l'exception de certains cafés et ateliers privés. A Jendouba, une grève générale a été observée dans la plupart des administrations et établissements de la région. Une grande marche populaire a débuté devant le siège de l'Union régionale du travail traversant les principales artères de la ville avant d'arriver à la place des martyrs où les manifestants ont récité la Fatiha à la mémoire du feu Chokri Belaïd et des martyrs du mouvement national. Des groupes de saccageurs ont tenté de fracturer certains locaux commerciaux, alors que d'autres ont pris la direction du siège du gouvernorat et jeté des pierres sur les forces de l'ordre qui ont réussi à maîtriser la situation et à disperser ces groupes au moyen de bombes lacrymogènes. Mahdia : la place Essamba baptiséeplace du martyr Chokri Belaïd A Nabeul, une marche, précédée par des funérailles symboliques a parcouru les artères principales du centre-ville. Un groupe de jeunes a attaqué le siège du district de police et jeté des pierres sur les agents de la sécurité. Les forces de l'ordre sont intervenues en utilisant du gaz lacrymogène pour disperser la foule. A Kairouan, une importante marche pacifique a été organisée avec la participation de plusieurs partis politiques et des représentants de la société civile, des citoyens et des jeunes. Des slogans ont été levés, dénonçant l'assassinat du martyr chokri Bélaïd. Tous les établissements et les administrations ont fermé leurs portes à l'exception des établissements vitaux et quelques commerces. A Kasserine, les établissements publics et éducatifs, les bureaux de poste, les banques et quelques établissements privés ont suspendu le travail, à l'exception d'établissements sanitaires (services d'urgences), des pharmacies, des boulangeries et quelques commerces. «Des responsables politiques, des représentants de la société civile, des avocats et des citoyens se sont dirigés vers la capitale pour assister aux funérailles de feu Chokri Bélaïd» a indiqué le secrétaire général de l'Union régionale du travail de Kasserine à la correspondante de l'agence TAP dans la région. Il a ajouté que la commission administrative de l'URT a décidé de reporter pour aujourd'hui, la marche pacifique et les funérailles symboliques, qui seront organisées avec la participation des partis politiques et des représentants de la société civile. A Zaghouan, les établissements administratifs et les entreprises industrielles ont répondu favorablement à la grève générale. A Mahdia, une marche pacifique a été organisée suivie de funérailles symboliques du martyr chokri Bélaïd avec la participation de représentants de la société civile et de citoyens. Le membre de la ligue régionale du Parti des patriotes démocrates unifié, El Houri Mbarak, a indiqué au correspondant de l'agence TAP dans la région, que la place «Essamba» au centre-ville sera baptisée «place du martyr Chokri Bélaïd». Par ailleurs, un groupe de jeunes protestataires a attaqué le siège du bureau régional d'Ennahdha à Mahdia et brulé les meubles. Lutte continue pour faire face au terrorisme Dans le gouvernorat de Médenine, un nombre important de citoyens, de représentants de la société civile et de militants de partis politiques ont organisé, hier, des funérailles symboliques du martyr Chokri Belaïd, à Zarzis, Médenine et Djerba. Des marches de protestation ont démarré devant le siège de l'URT de Médenine et devant les unions locales du travail de Zarzis et de Djerba, pour parcourir les rues principales de ces villes. Les participants ont scandé des slogans dénonçant la violence et le parti Ennahdha, et appelant à faire tomber le gouvernement, à poursuivre la lutte, à faire face au terrorisme et à unir les forces pour l'intérêt de la patrie. Par ailleurs, la participation à la grève générale dans le gouvernorat de Médenine a marqué des taux variables, entre les secteurs privé et public. Les établissements publics, les agences bancaires et les grands espaces commerciaux ont arrêté leurs activités, alors que les pharmacies, les boulangeries, les laboratoires, les hôpitaux et les petits commerces ont continué à fonctionner. Dans le gouvernorat de Tataouine, des partis politiques et des associations ainsi que des syndicalistes ont observé un sit-in sur la place du peuple, au cours de laquelle les participants ont dénoncé toute forme de violence. A Monastir, les partis politiques, les composantes de la société civile, les étudiants et les indépendants ont organisé une marche pacifique imposante, depuis le siège de l'URT en parcourant les rues principales de la ville, jusqu'au siège du gouvernorat. A ce propos, Belgacem Ben Ahmed, secrétaire général de l'URT de Monastir a indiqué à la correspondante de l'agence TAP que le taux de participation à la grève générale a atteint 90 %, dans le gouvernorat. Une cérémonie symbolique de funérailles a été organisée lors de laquelle les jeunes ont porté un cercueil couvert du drapeau national. Le cortège funèbre a démarré devant le siège de l'Union régionale du travail de Monastir pour arriver aux abords du siège du gouvernorat où les manifestants ont déposé le cercueil à proximité du mémorial du leader Habib Bourguiba et prononcé une oraison funèbre à la mémoire du martyr Chokri Belaïd. A La Manouba, les établissements administratifs ont fermé leurs portes ainsi que plusieurs agences bancaires et locaux commerciaux, notamment, les espaces commerciaux en réponse à l'appel à la grève générale. Les sociétés de transport public ont également suivi la grève. Plusieurs boulangeries sont restées fermées, causant une pénurie de pain. Les forces de l'ordre ainsi que les unités de l'armée nationale effectuent des patrouilles communes dans les différents quartiers du gouvernorat afin de prévenir tout acte de violence. Au gouvernorat du Kef, une marche pacifique a été organisée par la coordination régionale du Parti des patriotes démocrates unifié et de l'Union régionale du travail du Kef lors de laquelle une cérémonie symbolique de funérailles a eu lieu à l'hommage du martyr Chokri Belaïd, secrétaire général du parti. La marche s'est arrêtée devant le siège du gouvernorat où les manifestants ont scandé des slogans hostiles au gouverneur de la région et réclamé la chute du gouvernement. Des heurts ont éclaté entre des manifestants et les forces de l'ordre sans provoquer de dégâts matériels ou humains.