Un nouvel espoir pour les malades de la leishmaniose cutanée: une crème antibiotique permettant d'obtenir un taux de guérison élevé avec peu d'effets secondaires, selon une étude clinique menée par des praticiens tunisiens, français et américains. Selon Pr Afif Ben Salah, principal initiateur de l'étude menée en Tunisie et directeur du service d'épidémiologie médicale à l'institut Pasteur de Tunis, «c'est une crème sûre, efficace et d'utilisation simple qui pourrait transformer le traitement de la Leishmaniose». La leishmaniose cutanée est une maladie parasitaire, à l'origine de la piqûre d'un moustique (phlébotome) qui provoque des plaies inesthétiques laissant des marques indélébiles. En Tunisie, jusqu'à 10 mille cas sont signalés chaque année. C'est une maladie endémique qui apparaît pendant les périodes chaudes. Transmise du rongeur à l'homme par l'intermédiaire d'un moustique, la leishmaniose cutanée est localisée dans les zones rurales, le Centre et le Sud du pays particulièrement. «C'est une maladie partiellement immunisante», relève Dr Ben Salah dans une déclaration à la TAP, «voilà pourquoi elle touche en premier lieu les enfants et affecte sévèrement les touristes et les Tunisiens résidant en Europe qui n'ont pas d'immunité contre la maladie». Aujourd'hui, le traitement de la leishmaniose cutanée à base de sels d'antimoine contient des métaux lourds et toxiques. La prise en charge médicale est coûteuse et nécessite le déplacement du malade pendant la période du traitement vers les établissements hospitaliers, d'autant que l'administration du médicament qui se fait, généralement, par injection sur la lésion est douloureuse. Plusieurs malades abandonnent le traitement et sont poussés à opter pour des remèdes traditionnels ( acide de batterie ou manchettes chauffées au rouge) pouvant aggraver les cicatrices, explique Dr Ben Salah. L'institut se penche depuis plus de dix ans, en collaboration avec ses partenaires, sur l'amélioration du traitement de la maladie qui ne suscite, malheureusement pas, l'intérêt des industries pharmaceutiques dans la mesure où elle ne touche que les catégories démunies dans les pays en voie de développement. d'ailleurs, l'OMS a classé la leishmaniose qui affecte, pourtant, 1,5 million de personnes chaque année dans le monde, parmi les maladies négligées. Les résultats de cette étude ont été publiés , hier, dans le magazine spécialisé New england Journal of medecine.