Je prendrai les armes s'il le faut de Dalila Ben Mbarek Msaddek, un témoignage, un parcours et un combat recueillis et écrits par Valérie Urman, une journaliste qui a dirigé le service Société aux journaux Le Parisien et France-Soir, sera ce vendredi au rendez-vous sur le présentoir de la librairie Art-libris. La rencontre était prévue le vendredi 8 février, pour une séance de présentation et de dédicace pour un ouvrage qui retrace le parcours et le combat d'une femme tunisienne bousculée comme tant d'autres par le vent de liberté et de révolution. Mais la rafale de la violence meurtrière a fauché un militant, un symbole et... reporté l'événement. Je prendrai les armes s'il le faut de Dalila Ben Mbarek Msaddek, un témoignage, un parcours et un combat recueillis et écrits par Valérie Urman, une journaliste qui a dirigé le service Société aux journaux Le Parisien et France-Soir, sera ce vendredi au rendez-vous sur le présentoir de la librairie Art-libris pour une rencontre, autour de ce livre, qu'elle voudrait à la mémoire du martyr Chokri Belaïd. «Nous, nous avons vécu, nous sommes sorties, nous avons rigolé, nous nous sommes baignées en bikini, nous avons dragué. Notre vie, nous l'avons faite, et personne ne pourra nous l'enlever. Mais nos filles? Nos petites-filles? Si les boutiquiers de la religion prennent les commandes en Tunisie, ce sera fichu pour elles», écrit-elle. «J'aurais pu m'en aller, partir vivre ailleurs. Je ne l'ai pas fait. Je suis peut-être imbécile, ou trop idéaliste, mais je ne les laisserai pas pourrir la vie de mes enfants. Ils se disent islamistes, mais que connaissent-ils de l'islam ? Moi qui n'aimais pas la politique, je me suis lancée dans l'aventure en fondant un mouvement citoyen. Je n'aimais pas me battre, mais je suis descendue dans l'arène. Ils ne peuvent pas et ne doivent pas gagner. J'ai décidé de tout faire pour éviter cela. Je prendrai les armes s'il le faut », s'écrit-elle. Dans ce livre, Dalila raconte sa vie; celle de l'étudiante qui s'est investie pour une instruction et des études pour s'assurer un avenir serein, sa vie «d'avant» le 14 janvier, celle de l'avocate coquette, toujours perchée sur des escarpins, les ongles manucurés. Une vie où le politique n'avait pas de place jusqu'à l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, le 17 décembre 2010 et l'embrasement progressif de la Tunisie. Dalila veut, alors, participer à ce mouvement de colère du peuple. Elle renoue avec le parcours de son père, militant et ex-prisonnier politique du temps de Bourguiba et de Ben Ali. Depuis, elle n'a plus cessé de se battre pour endiguer l'islamisation de la société et pour cultiver la notion de citoyenneté. L'ouvrage est un témoignage inédit et bouleversant d'une avocate tunisienne engagée, depuis le Printemps arabe, dans un combat historique contre l'emprise islamiste sur son pays. Un hymne à la liberté et à la laïcité. Avocate spécialisée en droit social et en droit du travail, Dalila est mariée et mère de trois filles, elle est une des fondatrices du mouvement citoyen Doustourna, un réseau politique et social qui œuvre pour la citoyenneté et la démocratie.