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Rien ne sera plus comme avant
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 02 - 2013


Par Khaled TEBOURBI
Le pire est advenu. Chokri Belaïd, la voix la plus écoutée de l'opposition, est tombée sous les balles assassines. Plus d'un million de Tunisiens l'ont accompagné à sa dernière demeure en pointant du doigt Ennahdha et le gouvernement d'Ennahdha. Trois mille militants nahdhaouis ont «répliqué», aussitôt, «criant au complot» et «retournant l'accusation». Le champ politique a, pour sa part, «explosé». En moins d'une semaine, maintenant, les forces en présence ont pratiquement basculé. A l'image du premier ministre Hamadi Jebali qui veut un gouvernement de technocrates et invite les ministres islamistes à se retirer. A l'image de la Troïka au pouvoir qui vole en morceaux, et de l'opposition démocratique qui se découvre alliée sûre du premier ministre et secrétaire général d'Ennahdha (!?).
Et le tableau des bouleversements n'est probablement pas conclu. Les jours et les semaines à venir nous réservent des «surprises» encore.
En tout état de cause, ceux qui ont dit que l'assassinat de Chokri Belaïd marque un tournant décisif dans l'histoire de la révolution tunisienne n'auront pas eu tort. La situation «comparative» n'offre plus le moindre doute : il y a désormais un avant-6 février 2013 et un après-6 février 2013. Un avant-assassinat de Chokri Belaïd et un après-assassinat de Chokri Belaïd.
Les masques sont tombés
Qu'on le veuille ou non, la Tunisie révolutionnaire n'est plus celle que beaucoup avaient coutume de présenter.
Elle a changé en un rien de temps. A dire vrai, elle s'est révélée. Elle a ressurgi de derrière les faux «accoutrements» que des hommes et «des évènements» n'ont eu de cesse de lui faire porter.
Désolés, tristes même d'avoir à le dire, la perte inconsolable du leader et martyr Chokri Belaïd a eu ses «bons côtés». Malgré la colère, malgré le deuil et la douleur, elle a rétabli des vérités, elle a démasqué des mensonges et mis a nu bien des convoitises et des cupidités. Elle a surtout dépouillé une frange de politiciens opportunistes et jusqu'au-boutistes de leurs «confortables arguments». Elle a vidé les alibis et les faux-fuyants de leur contenu. Elle a porté un coup fatal au double langage, à la duplicité et à l'hypocrisie.
Là, désormais, il n'y a plus d'autre alternative pour quiconque, on a franchi la ligne rouge, on a fait couler le sang d'un militant de la liberté et de la démocratie, on a assassiné lâchement, au grand jour, de sang-froid, Chokri Belaïd : on est pour ou contre la révolution, pour ou contre la République et l'Etat de droit, pour ou contre la Tunisie. Qui s'imagine qu'après ce choc qui a remué tout un peuple, qu'après ce crime indigne, après cet impardonnable forfait, il est encore possible de mentir aux Tunisiens, se méprend absolument sur tout : sur lui-même, sur nous tous, sur nos réalités, sur la vérité, sur ce pays.
Et les incitateurs?
On a recommandé à tous «d'observer sagesse et retenue», de ne pas «jeter l'huile sur le feu», de «ne pas répondre à la violence par la violence», de «ne pas tomber dans le piège de ceux qui veulent entraîner la Tunisie dans la discorde et l'affrontement».
Nous,
journalistes, nous médias, approuvons et suivons. L'épouse de Chokri Belaïd, sa famille et ses proches approuvent et suivent de leur côté. Ils l'ont clairement affirmé le jour des funérailles.
Les militants du front populaire, de même. Ils étaient en colère, ils accusaient peut-être un peu trop vite, mais ils ont défilé sans vindicte et sans violence, à certains moments même on ne leur a pas fait de cadeaux.
Reste qu'à ce devoir de civilité et de citoyenneté devrait répondre un autre : celui des pouvoirs publics et du gouvernement.
Chokri Belaïd a été maintes fois menacé de mort avant d'être assassiné. C'était, vidéos à l'appui, dans les mosquées, sur la place publique et à l'occasion de manifestations. Le ministère public, à ce jour, n'a pas bougé le doigt.
Il l'a fait vite pourtant, très vite, à l'encontre du doyen Kasdoghli, du directeur de Nessma TV, des deux jeunes caricaturistes de facebook, des jeunes «grafitistes de Gabès, de nombre de nos confrères, de Ziad Heni, tout récemment. Pourquoi s'en retient-il à propos des imams salafistes, des prédicateurs jihadistes, des pages de partis islamistes sur les réseaux sociaux, de certains leaders d'Ennahdha? Que l'on sache, la loi punissant l'incitation à la violence et à la mort s'applique sans distinction.
Si M. Ali Laaraïedh et ses collègues nahdhaouis veulent vraiment délivrer un message de paix et de confiance, qu'ils commencent par là, qu'ils engagent déjà des poursuites contre ceux qui ont menacé Chokri Belaïd. Il n'y a pas encore prescription.
L'enquête sur ce vil assassinat n'en sera que plus crédible. Ce qui est, hélas, loin d'être le cas.


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