160 individus arrêtés Les autorités régionales et sécuritaires du gouvernorat de Sfax ont souligné, au cours d'une conférence de presse, hier, que les pillages, la violence et l'insécurité vécus par la ville de Sfax, les 6,7 et 8 février «ont été planifiés d'une manière professionnelle». Des actes de pillage des espaces commerciaux ont été commis à Sfax par des bandes de criminels disposant d'armes blanches, de gourdins et de bombes paralysantes. Ces bandes avaient, en outre, attaqué des voitures de citoyens libyens et incendié le poste de police de Jebeniana. Le siège du gouvernorat de Sfax a été également attaqué le matin de l'assassinat du martyr Chokri Belaïd, par des protestataires en colère. Le gouverneur de Sfax, Fathi Derbali, a indiqué que «ces troubles avaient été accompagnés par une mobilisation sur le réseau Internet, afin de faire entrer la région dans un état d'insécurité et de détourner l'attention des forces de sécurité, à travers des pillages et des agressions simultanément dans divers endroits de la ville». Il a ajouté que 160 individus ont été arrêtés dont deux impliqués dans l'incendie d'une voiture libyenne, alors que 9 adolescents et élèves ont été libérés. Répondant à une question relative à une éventuelle implication de partis politiques qui pourraient être les instigateurs de ces troubles, le gouverneur a expliqué que «l'enquête est en cours et qu'elle n'a dévoilé, jusqu'à maintenant, aucune implication d'une partie politique». De son côté, l'adjoint du chef du district de la sécurité de Sfax, Abdelkader Ben Moussa, a souligné que le nombre de délinquants qui avaient commis ces pillages a été estimé à trois mille dont la plupart ayant des antécédents judiciaires. Il a ajouté que les bandes qui avaient attaqué la région de Sfax «étaient des bandes organisées et que les forces de sécurité avaient agi avec un grand professionnalisme, malgré les risques, précisant qu'elles avaient disposé des renforts nécessaires, surtout que de nombreuses bandes de criminels étaient venues d'autres régions». Des armes blanches et des bombes à gaz saisies Il a indiqué que la campagne d'incitation orchestrée contre la mosquée Lakhmi à travers les réseaux sociaux, ainsi que les actes de pillage et de vandalisme enregistrés dénotent «le caractère ordonné et organisé» des agressions perpétrées dans le but de provoquer des heurts. «Des informations erronées ont été publiées pour détourner l'attention des services sécuritaires», a-t-il dit, faisant état de menaces proférées contre des entreprises pétrolières». En plus des arrestations opérées, les forces sécuritaires ont réussi à saisir des quantités d'armes blanches, des boissons alcoolisées et des bombes à gaz paralysant, a-t-il révélé, affirmant que trois juges d'instruction sont en charge d'enquêter sur lesdites agressions. L'adjoint du chef du district de la sécurité, Abdelkader Ben moussa, a rejeté en bloc les allégations selon lesquelles l'institution sécuritaire a fait preuve de laxisme envers les groupes disposant d'armes blanches qui auraient aidé à protéger des locaux privés, allusion faite à la jeunesse salafiste. La contribution de la société civile au maintien de l'ordre à travers la communication de l'information utile aux forces sécuritaires est une «attitude vivement recommandée», a-t-il estimé, pourvu qu'elle soit sans armes et dans le respect de la loi. De son côté, le chef de la brigade de la sécurité publique de la Garde nationale, Foued Hamdi a affirmé que l'étroite coordination entre les différentes, unités sécuritaires a permis de garantir l'efficacité des interventions des forces de l'ordre, et d'empêcher un grand nombre de saccageurs et de délinquants en provenance d'autres gouvernorats de perpétrer des actes de pillage, et ce, en dressant des barrages de sécurité aux entrées de la ville. Il a appelé à «ne plus tomber dans le piège de ceux qui veulent semer la discorde et la division» , qui constituent une menace réelle pour la sécurité et la stabilité du pays, soulignant que «l'appareil sécuritaire est à l'abri des tiraillements» et «n'est soumis dans l'exercice de ses fonctions qu'à l'autorité de la loi».