Les deux postes frontaliers de Ras Jedir et Wazen-Dhehiba sont fermés, comme prévu, du côté libyen, pour tous les passagers et dans les deux sens. Mais nombreux sont les libyens qui croyaient que les mesures préventives et provisoires prises par les autorités de leur pays sont applicables sur les étrangers seulement. Par conséquent, ils se sont trouvés bloqués du côté tunisien parce qu'ils sont arrivés après le 14 février, à minuit. Au poste de Ras Jedir, distant de 38 km de la ville de Ben Guerdane, du gouvernorat de Médenine, le problème se pose avec moins d'acuité, durant ces quatre jours, pour nos voisins libyens qui ont raté l'horaire de la fermeture. Certes, la ville de Ben Guerdane pullule actuellement de voitures et de camions libyens chargés de marchandises qui devront attendre, obligatoirement quatre jours, mais ils sont tous compréhensifs. «Nous étions au courant de ces mesures provisoires. Nous avons donc pris les dispositions nécessaires et nous savons que c'est exceptionnel, cette fois. Et puis, nous avons des parents et des amis à Ben Guerdane. Je peux même dire que c'est une occasion qui a permis à plusieurs commerçants des deux pays de faire connaissance», nous dit M. Abdelaziz D. Ce n'est pas le cas du côté ouest, au poste frontalier de Wazen-Dhehiba, du gouvernorat de Tataouine, où plusieurs Libyens ont été pris au dépourvu. La tension est montée d'un cran et le nombre de véhicules augmente au fil des heures. M. Ahmed Abdallah a tenu à faire entendre sa voix aux responsables libyens pour leur dire que personne n'a le droit de priver un Libyen de regagner sa patrie. «Les autorités sécuritaires ont assez de moyens pour détecter les recherchés, les évadés...au moment de leur passage et de renforcer le contrôle au poste, mais nul n'a le droit d'interdire aux familles, aux malades, aux fonctionnaires de rentrer chez eux et de rester bloqués pendant quatre jours, sans nourriture ni argent ni couvertures. Cela ne s'est jamais produit dans le passé». 20 réfugiés réinstallés aux EU Dans le cadre de la réinstallation de certains réfugiés du camp de transit de Choucha, l'Unhcr a procédé à l'évacuation de vingt réfugiés vers les Etats-Unis d'Amérique cette semaine. Un millier d'individus sont toujours sur place, dont plusieurs d'entre eux n'ont pas le statut de réfugié et, par conséquent, l'Unhcr ne leur a pas trouvé de pays tiers. Le Croissant-Rouge et le gouvernement tunisien sont ainsi appelés à leur faciliter l'intégration provisoire dans les villes tunisiennes, jusqu'à la fin de l'année 2013.