«Nous gardons notre groupe parlementaire à l'ANC, qui compte toujours dix constituants» Le président du mouvement Wafa, Abderraouf Ayadi, garde le moral, malgré la démission de trois membres du parti, Naceur Brahmi et Hasna Marsit, deux constituants faisant partie de l'instance constituante du mouvement, et Larbi Ben Hamadi, membre de la même instance. Mieux, il place même la barre très haut en aspirant à pas moins de cinq portefeuilles dans le futur gouvernement de Ali Laârayedh, dont un régalien, soit les ministères de la Justice, des Finances, de la Réforme administrative, de la Justice transitionnelle et des Droits de l'Homme et enfin des Affaires sociales. Mais le président de Wafa affirme que pour le moment, son mouvement «est au stade des négociations sur l'orientation politique et la teneur du programme du prochain gouvernement», tout en avançant ses propres conditions pour y participer, à savoir : la reddition des comptes et la réforme sur tous les plans. Approuvant , par ailleurs, un gouvernement panaché entre politiques et technocrates sans pour autant exiger la neutralité des ministères de souveraineté qu'il qualifie de «mensonges et de position faisant preuve d'un analphabétisme politique manifeste». Abderraouf Ayadi a d'autant plus le moral au beau fixe que contrairement à ce qui a été avancé par certains médias, son parti Wafa garde son groupe parlementaire à l'ANC (Assemblée nationale constituante), qui compte toujours dix constituants. Puisque, assure-t-il, avant la démission de Naceur Brahmi et Hasna Marsit, deux constituants du mouvement «La liberté et la dignité», en l'occurrence Brahim Hamdi et Kamel Saâdaoui, ont rallié le parti Wafa et son groupe parlementaire à l'ANC. Concernant la démission de trois des membres de Wafa, A. Ayadi avoue «être le dernier à le savoir et qu'il a été informé par l'intermédiaire des médias, n'ayant pas reçu, jusqu'à hier, de démission officielle et qu'il existe des procédures qui n'ont pas été respectées». Les démissionnaires du mouvement Wafa avancent plusieurs raisons à leur démission dont entre autres la dérive des objectifs du parti «qui s'est rallié à un mouvement religieux» et qui est désormais noyauté par les ligues de protection de la révolution et des partisans d'Ennahdha, devenant, ainsi, un parti satellitaire d'Ennahdha, etc. (Ces raisons sont présentées et étayées par Naceur Brahmi, constituant et membre fondateur du mouvement Wafa dans un entretien ci-bas). A ces arguments, Ayadi répond «qu'il s'agit d'une minorité de personnes qui plaident pour un gouvernement de technocrates et contre la présence de politiques en son sein. Elles sont également contre l'exclusion des Rcédistes et plus proches de l'Alliance démocratique et du Front populaire. Mieux, elles étaient pour la dissolution de l'ANC et se sont empressées de démissionner parce qu'elles ne veulent pas voir se former le nouveau gouvernement. Ce qui n'est pas le cas de la majorité au sein de Wafa, qui poursuit les négociations pour la formation du futur gouvernement».