On sentait le but venir, mais les «Vert et Jaune» n'ont pas tenu jusqu'au bout En football, un match dure en moyenne 90 minutes, voire un peu plus. Il y a une règle toute simple : tant que l'arbitre n'a pas sifflé la fin d'une rencontre, ce n'est jamais fini. D'ailleurs, un match peut basculer dans le temps additionnel et les toutes dernières secondes peuvent s'avérer fatales. Les Marsois l'ont appris à leurs dépens avant-hier. Les dix dernières minutes du temps réglementaire étaient très longues à cause du pressing des Zarzissiens. Les visiteurs ont décidé de jouer leur va-tout en fin de partie. Ils n'avaient plus à rien à perdre puisqu'ils étaient déjà menés au score dès la fin de la période initiale. Lassaâd Mâamar a joué sa dernière carte : Sadok Lourimi. Aligné à la 64', ce milieu offensif a mené la vie dure aux défenseurs marsois. Avec Issam Jebali, Slimane et Youssefi, il a mis en difficulté Kouamé et ses camarades, incapables de suivre le rythme. Que des frayeurs cumulées. Et s'il y a une chose où Gérard Buscher a raison, c'est bien que : «L'équipe ne sait pas défendre. Encaisser un but vers la fin était dans la logique des choses. Les Zarzissiens nous ont acculés et fini par obtenir gain de cause. Toutefois, le quatrième arbitre a accordé seulement 4' de temps additionnel, alors qu'on a joué 5'30''. C'était la minute du temps. C'est cruel, je le sais, mais c'est aussi ça le football», déclare l'entraîneur marsois. L'agitation de trop Si Gérard Buscher a raison d'en vouloir un petit peu à l'arbitre du match d'avoir étalé le jeu une minute supplémentaire, il a intérêt à contenir son banc et une personne en particulier : le préparateur physique, Thomas Mohr. A chaque fois qu'il y a une protestation contre l'arbitre, il a été toujours en première ligne. Samedi, alors que le temps additionnel commençait à couler, Mohr n'a pas arrêté de s'agiter. Chronomètre en main, il ne cessait de crier, le montrer au quatrième arbitre et même à la caméra. Trop d'agitation qui a fini par déconcentrer les joueurs Slimane, Issam Jebali ou encore Bouchenaf qui ont perdu de vue les Zarzissiens. A un moment donné, ils ont été influencés par ce qui se passait sur le banc. Ils ont fini par attendre le coup de sifflet final. Un moment de distraction qui leur a coûté un but. Il est donc temps de calmer monsieur Mohr et de le remettre dans son cadre de préparateur physique. Si les banlieusards ont perdu deux points samedi, c'est à cause d'un mental qui n'a pas été au rendez-vous. Pourtant, c'est cet aspect qui a fait leur force durant la première heure de jeu et qui leur a même permis de prendre l'avantage au score. A la fin du match, Buscher s'est félicité que ses joueurs n'aient pas baissé les bras après la défaite devant le Club Africain : «J'ai eu peur de la réaction de mes joueurs. Ils ont du mal à entrer dans le match lors des dix premières minutes du jeu. Ils ont bien réagi après et sont entrés progressivement dans les débats. L'expulsion de Missaoui a été perçue comme un coup de fouet et c'est à cet instant précis qu'ils sont entrés réellement dans le match. Ils étaient assez lucides pour jouer l'attaque et prendre même l'avantage. Ils ont bien appliqué le 4-4-1», confie avec le sourire le technicien français qui ne rate pas l'occasion de critiquer l'attitude de son attaquant expulsé : «C'est une erreur de débutant qu'a commise Nabil Missaoui. Il a quand même 33 ans. A peine une minute qu'il reçoit un carton, il va tacler un défenseur. Il n'aurait pas dû le faire tout simplement. Du temps où je jouais, je ne taclais jamais», rétorque-t-il avec le sourire. Bref, Nabil Missaoui a handicapé ses camarades qui ont eu assez de ressources mentales pour compenser leur infériorité numérique, mais pas suffisamment lorsqu'il s'agissait de défendre vers la fin du match. Il fallait être concentré sur les attaquants adverses et non pas sur le chronomètre de monsieur Mohr. ESZ : jeu, séduction et volonté C'est vrai que nous nous sommes un peu étendus sur l'ASM. Mais l'équipe banlieusarde n'a pas été la seule sur le terrain. Loin de là. Car, s'il doit rester en travers de la gorge de quelques-uns, ce score de parité doit particulièrement mécontenter les Zarzissiens, auteurs de leur sixième résultat utile. Sur l'ensemble du match, ils ont été nettement supérieurs à leurs hôtes. Jeu simple, fluide, direct, beaucoup d'application et de bonne volonté. Malheureusement pour les Sudistes, l'équipe est restée dans les vingt mètres adverses, là où tout se passe, là où tout se décide. Maher Ameur, Slama et Kofi n'ont pas cherché à percer et se sont contentés de tourner en rond. Dommage car, avec le volume de jeu, l'ESZ méritait mieux.