L'instance olympique a besoin de sang neuf et de crédibilité. Les élections? Une autre paire de manches. Après des années sous le joug de Chiboub et Slama, le Cnot a un peu respiré après le 14 janvier. Il n'est plus otage des caprices de personnes influentes, mais il n'est pas non plus parvenu à jouer un rôle fédérateur du sport. Instance protocolaire, elle englobe les structures de recours aux litiges sportifs, le Cnot n'a pas de poids vis-à-vis de la politique du sport et du contrôle des fédérations olympiques. C'est, en effet, le ministère de la Jeunesse et des Sports qui le fait en vertu de son pouvoir d'allouer les budgets. Cela fait des mois que le Cnot s'agite et verse dans les polémiques à cause des élections. On a dû changer, dans un premier temps, les statuts pour plus de souplesse dans les critères de candidature. Le Cnot n'est plus un club fermé comme avant, les dirigeants qui ont présidé une fédération, même pour un seul mandat, ont pu ambitionner à un mandat olympique de 4 ans. Il va y avoir 4 candidats à la recherche de 17 places avec des collèges pour les femmes, des ex-champions olympiques et du monde et, bien sûr, des dirigeants. Divers candidats aux profils différents en valeur et en compétence. Malheureusement, il y a toujours ceux qui peuvent s'infiltrer à travers les élections, en profitant de l'impunité du système et de la bureaucratie des lois établi depuis une éternité. Une chose est sûre: il y a eu de vives tractactions lors des deux derniers mois entre les présidents des fédérations qui sont juges et parties en même temps. Ceux qui élisent ont déjà présenté leurs candidatures avec des clans créés. Même si le système de vote est individuel, on sait tous que devant l'urne, on a toujours une idée du clan qu'on va investir. Présence massive des présidents de fédérations, tels que Karim Helali, Ali Benzarti et Mounir Ben Sélimène, présence massive également des membres sortants, tels que Mahmoud Hammami, Meryem Mizouni, Mohamed Hosni et Ridha Laâyouni. Il y a également des candidatures de champions relevés, comme Mohamed Gammoudi, mais il y a aussi quelques candidatures «suspicieuses» avec des dirigeants ayant trempé dans de sales affaires et ayant fait du tort au sport avec leurs pratiques avant le 14 janvier. Mais ils sont toujours là et ils sont intouchables dans un sport otage des lois et de la myopie juridique qui protègent tous ces malfaiteurs. Puissent ces élections débarrasser, une fois pour toutes, notre paysage sportif de ces personnages qui n'ont pas la décence de se retirer. Mais franchement, nous ne sommes guère optimistes. Cumuls et clans Il y aura 17 élus ce soir qui vont choisir le président du Cnot et son secrétaire général. Il y aura sûrement des cumuls inquiétants avec des présidents de fédérations qui vont porter les deux casquettes. Les intérêts et les compromissions nous mènent tout droit vers des clans et probablement des conflits. Le Cnot va-t-il pouvoir contrôler utilement la politique sportive des fédérations? Va-t-il évaluer la qualité de la préparation olympique? Va-t-il surtout apporter des idées pour des médailles olympiques pour 2016? Ou alors va-t-il se contenter des avantages de la fonction? Des réformes s'imposent à plus d'un niveau. Mais pour cela, il faudra de la transparence, de l'expérience et de la spécialisation. Attention, le mouvement olympique joue gros aujourd'hui avec deux voies qui s'ouvrent : l'espoir avec la renaissance des valeurs olympiques ou alors le statut qui conduira au... chaos.