Parmi les instances qui participent à l'organisation du Forum social mondial, se trouve en bonne place l'Association tunisienne des femmes démocrates, sa présidente Ahlem Belhadj nous apporte un éclairage édifiant sur l'édition tunisienne. Quelles sont les attentes de ce FSM en mode tunisien ? C'est un mouvement qui réunit les altermondialistes qui sont contre le capital international qui génère beaucoup d'injustices, de guerres et de pauvreté, et ce, conformément à la charte détaillée du FSM. Nous attendons une moyenne de 60 mille personnes du monde entier. Les activités sont regroupées, elles peuvent atteindre plus de mille. Ce sera une occasion d'échanges et de discussions sur la situation internationale. Les altermondialistes de la région arabe seront également massivement présents. Nous allons débattre des changements de la région et des défis qui se présentent à nous. La femme tunisienne en cette période de transition est exposée à plusieurs défis, que va lui apporter ce forum ? L'assemblée des femmes est prévue le premier jour, le 26, à 10h au Campus universitaire. C'est la toute première activité où les femmes du monde se retrouvent et discutent. Cette rencontre est d'ailleurs intitulée «les femmes en lutte». Les combats menés par les femmes à travers le monde seront le cœur du débat. En tant que Tunisiennes et en tant que femmes arabes ayant vécu les révolutions, nous allons discuter ce que ces révolutions ont apporté en plus. Ce sera une occasion de faire connaître la situation en Tunisie, toutes les libertés acquises mais toutes les menaces qui pèsent. Quel est l'apport de l'Association tunisienne des femmes démocrates ? Les femmes démocrates organisent l'assemblée des femmes et proposent dix ateliers, tenus avec nos réseaux régionaux et les ateliers maghrébins. Il y a un atelier sur la citoyenneté et l'universalité des droits humains. Un atelier avec le réseau des femmes arabes «Aycha» et le réseau méditerranéen avec l'initiative féministe européenne. Nous allons discuter des droits des femmes qui doivent être partout pareils. Aucun moyen de céder sur quoi que ce soit au nom de la spécificité culturelle. La constitutionnalisation des droits des femmes dans les pays des révolutions arabes est un thème important du débat et une revendication. Les expériences des pays de l'Europe de l'Est qui ont vécu des transitons avec nous seront partagées. Un grand atelier sera dédié à la violence faite à l'égard des femmes sur les zones de conflit, à titre d'exemple les violences et harcèlements sexuels subis par les femmes égyptiennes. Un autre monde est-il possible ? Il faut que les Tunisiens s'ouvrent sur d'autres horizons, c'est l'occasion. Les choix qui nous appauvrissent et rendent notre quotidien si difficile ne sont pas une fatalité. Les militants de par le monde se mobilisent pour les mêmes causes que nous. Les choix économiques actuels, le capitalisme sauvage ne font que ravager la Terre. J'espère que ce sera aussi l'occasion pour découvrir d'autres expériences vécues à travers le monde.