La Fédération a agi par sentimentalisme et n'a pas respecté les règlements en vigueur Il y a des décisions qu'on ne peut pas passer sous silence, tant elles semblent avoir été prises avec sentimentalisme et cela n'est pas normal. Au moment où notre pays essaie de se relever et au moment où on tente par tous les moyens de faire respecter la loi et les règlements, voilà que la fédération déroge à la règle. Il y a quelques mois, l'ex-international du Club Africain, Aymen Hammed, avait décidé de mettre un terme à son aventure avec le club de Bab Jedid, pour aller tenter de relancer sa carrière au Qatar. Il n'a pas réussi à le faire et est retourné illico presto au pays où il a été contacté par l'Espérance Sportive de Tunis. Jusque-là, rien d'anormal. Là où le bât blesse, c'est que la fédération s'est permis, d'octroyer une autorisation de jouer à Aymen Hammed au profit du club «sang et or», hors délai, s'il vous plaît. Une entorse au règlement Revenons sur les faits. Aymen Hammed a résilié son contrat avec le Club Africain le 10 décembre 2012, sachant que le contrat doit être signé par les deux parties, celle clubiste l'a paraphé le 17 janvier 2013. L'Espérance a préparé le dossier de Hammed et l'a déposé à la fédération vers le 25 janvier 2013, comme s'il s'agissait d'une simple mutation d'un joueur hors liste et dont l'ancien club n'avait plus besoin de ses services. Ce qui n'est pas le cas de Hammed. L'Espérance a agi comme si de rien n'était, sachant que la période des remises des listes des joueurs à la Fthb expire le 31 janvier 2013. Aymen Hammed était un joueur professionnel disposant d'un contrat avec le Club Africain. Dans ce cas, la fin des transferts des joueurs professionnels est fixée au 10 janvier 2013. De plus, les joueurs hors liste sont des joueurs impérativement amateurs, ce qui n'est pas non plus le cas de Hammed. Sans oublier que la licence du joueur doit être rendue à la fédération par le club recruteur. Ce qui n'a pas été fait. En outre, l'article 128 des règlements de la fédération stipule qu'en cas de résiliation d'un contrat à l'amiable. «Un joueur sous contrat peut muter au club de son choix s'il présente une convention de résiliation du contrat signé conjointement par le président du club, ou par le vice-président et le secrétaire général, d'une part, et du joueur, d'autre part. Toutes les signatures doivent être légalisées. La date limite de ces mutations est fixée au 31 décembre de chaque saison». Ce que Aymen Hammed n'a pas fait. En dépit de cette entorse au règlement, le bureau fédéral a pris l'initiative d'autoriser la qualification du joueur pour l'actuelle saison. Rappelons que la commission de qualification avait rejeté le dossier. Le président de la Fthb et quelques-uns de ses membres (trois d'entre eux au moins étaient absents) ont répondu favorablement au recours de l'Espérance, lors de leur réunion hebdomadaire. Comment la fédération peut-elle prendre seule une telle décision sans en mesurer les conséquences. Il faut s'attendre à ce que les équipes qui rencontreront l'Espérance au play-off effectuent des réserves techniques. La Fthb s'est donc placée dans une situation inconfortable. Un retour en arrière à présent nous rappelle que le Club Africain s'était trouvé dans la même situation, il y a quelques années et à deux reprises. Une première fois en 2008 quand le club de Bab Jedid avait essayé de repêcher son ailier Ali Madi, revenu d'une expérience en Libye. Son dossier avait été déposé tardivement et la fédération l'avait rejeté. Le second cas fut celui du Serbe Stajnovic recruté également par le Club Africain la saison écoulée et dont la qualification avait également été rejetée par l'instance fédérale pour non-respect de la date limite des recrutements. A quoi joue la fédération finalement? A la politique des deux poids deux mesures qui finira certainement par se retourner contre elle. On peut comprendre que la Fthb a voulu aider Aymen Hammed à relancer sa carrière. Le problème aurait pu être résolu d'une autre manière avec l'accord des deux clubs. Le président de la Fthb aurait pu organiser une rencontre entre le joueur et les présidents du CA et de l'EST, et trouver une solution à l'amiable. Comme ce fut le cas en 2009, quand le footballeur du CAB Lamjed Chehoudi était passé à l'Etoile Sportive du Sahel. Le président de la FTF, en ce temps-là, Ali Hafsi, avait solutionné le problème en commun accord avec les présidents des deux clubs.