L'Atfp a engagé une mise à niveau afin de mieux s'adapter aux exigences du marché de l'emploi Y a-t-il un avenir après l'échec et l'abandon scolaires? Les enfants qui ont abandonné très tôt leurs études peuvent-ils suivre une autre voie afin de devenir autonomes financièrement et de réussir leur vie? Dans l'inconscient collectif, on taxe de «bête» et de «cancre» un enfant qui n'arrive pas, malgré ses efforts, à entrer dans le moule classique du système éducatif. Afin de se démarquer de l'image négative qui colle au secteur de la formation professionnelle qui a toujours été considérée comme le réceptacle ou la voie de garage que choisissent ces exclus du système pour arriver à trouver un emploi, l'Agence tunisienne de la formation professionnelle (Atfp) a engagé une mise à niveau profonde, afin de mieux adapter ses prestations aux exigences du marché de l'emploi. Au nombre de 48, répartis sur tout le territoire, ces centres proposent une palette de formations dans plusieurs spécialités. Dans un grand nombre de ces centres, des psychologues effectuent des entretiens avec les jeunes inscrits afin de les conseiller, en fonction de leurs dispositions initiales, sur la spécialité qu'ils pourraient choisir. Selon le niveau qu'elle a, la personne intéressée peut opter soit pour l'obtention d'un certificat de compétence, soit pour un CAP, un BTP ou un BTS. Ceux qui ont le niveau primaire et qui n'ont pas réussi leur neuvième année de base peuvent s'inscrire dans un de ces centres, passer un stage d'apprentissage en entreprise et suivre une formation parallèle dans le centre, qui leur permet d'obtenir un contrat d'apprentissage. Ce diplôme pourra leur permettre soit de travailler dans une entreprise, soit de monter leur propre projet en contractant un crédit. Un jeune ayant achevé la neuvième année de base peut choisir de passer un certificat d'aptitude professionnelle. Pour ceux qui ont achevé la neuvième année de base ou qui ont un niveau CAP, ils peuvent suivre un cursus sanctionné par un brevet de technicien professionnel. Cette formation, qui dure entre deux ans et deux ans est demi, est une formation en alternance qui s'articule autour d'un apprentissage en entreprise et d'une formation en alternance. «Le jeune passe deux mois dans une entreprise pour apprendre le métier puis deux mois dans le centre pour suivre une formation théorique et retourne en entreprise pour poursuivre son stage pendant deux mois et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il achève sa formation», explique une responsable au niveau de l'Agence tunisienne de la formation professionnelle. Pour les bacheliers qui veulent suivre une formation professionnelle et acquérir un savoir-faire qui leur facilite l'accès au marché de l'emploi, ils ont la possibilité de passer le brevet de technicien supérieur dans la spécialité désirée. Cette formation diplomante dure également deux ans et comporte une formation théorique et une autre pratique qui se déroulent en alternance. A la fin du cursus, les jeunes qui ont suivi cette formation sont généralement opérationnels et peuvent intégrer une entreprise ou monter leur propre projet. Les centres offrent une formation dans diverses spécialités, dont la mécanique générale, le bâtiment et les travaux publics, la maintenance des véhicules et des engins de travaux publics et agricoles, le tourisme et l'hôtellerie, le cuir et chaussures, les industries agroalimentaires... Parmi ces spécialités, cinq sont de grandes pourvoyeuses d'emplois, dont le bâtiment et ses annexes, la construction métallique, l'électronique, le tourisme et l'hôtellerie et le cuir et chaussures. «Beaucoup de sociétés cherchent à recruter des jeunes qui ont suivi une formation et obtenu un diplôme dans la spécialité cuir et chaussures. Il s'agit d'une spécialité qui est très demandée». Afin de faciliter l'accès au marché de l'emploi pour ces jeunes, l'agence a désigné dans vingt gouvernorats des analystes qui sont chargés d'orienter les jeunes à la fin de leur formation en leur apportant des conseils sur la manière de préparer un CV et la démarche à suivre pour trouver un emploi. «Les analystes sont présents au niveau des centres, encadrent les jeunes sortants et facilitent leur démarche auprès des bureaux de l'emploi. Ils leur montrent la procédure à suivre pour déposer une demande et trouver un emploi». A la fin de la formation, l'avenir de ces jeunes qui ont suivi une formation professionnelle prend deux directions différentes. Dotés de compétences et d'un savoir-faire, certains arrivent à intégrer directement une entreprise. D'autres préfèrent monter leur propre projet mais ne disposent pas de fonds pour le faire. Ils peuvent alors s'installer dans une pépinière d'entreprises pour démarrer leur projet et voler ensuite de leurs propres ailes.