Les haltérophiles tunisiens semblent s'orienter vers de nouvelles tendances de nature à étoffer leur registre L'histoire récente de l'haltérophilie tunisienne ne dit pas encore si cette discipline a pris de l'envergure, si elle peut vraiment se permettre des ambitions autres que celles auxquelles elle était habituée, mais ce que les sélections tunisiennes ne cessent d'afficher, dans les différentes catégories, découle d'une certaine logique. Ce qui est sûr, notamment dans le message qu'on s'efforce de délivrer, c'est que les athlètes tunisiens ont réussi quelque part à évoluer. Et s'ils conservent les vertus traditionnelles, ils semblent vouloir s'orienter vers de nouvelles tendances, de nouvelles prérogatives de nature à étoffer leur registre, en y ajoutant désormais d'autres valeurs et d'autres atouts. En fait, tout est fondé là-dessus et les athlètes, constitués dans leur majorité de jeunes et de moins jeunes, tracent leur route avec le talent qu'on leur prête, l'ambition qu'on leur connaît, le mental que certains leur envient et même la réussite qu'on leur jalouse. L'haltérophilie est synonyme de puissance, de force et d'endurance. Mais aussi de jeunesse et de créativité. Même si ça ne sonne pas comme un cliché, on sent chez les différentes sélections une envie terrible, une grinta, un désir farouche de gagner, une grande fierté aussi à porter le maillot, et donc une véritable culture de la gagne. Au fil du temps, nous découvrons que l'étiquette correspond à la qualité réelle de ces athlètes. Une carrière d'élite se gère aussi bien par l'exploitation astucieuse des circonstances que par l'aptitude indiscutable à être un athlète de haut niveau. L'objectif de l'haltérophilie tunisienne n'est plus aujourd'hui difficile à deviner. On pense particulièrement aux Jeux olympiques de Rio 2016 et l'on devient de plus en plus convaincu que les hautes marches du podium ne sont pas aussi difficiles à escalader. Déjà, lors des Jeux de Los Angeles de 1984, Hayet Sassi avait terminé à la quatrième place et était très proche de la médaille de bronze. La stratégie est des plus claires : remporter le maximum de médailles au championnat du monde pour pouvoir qualifier le plus grand nombre d'athlètes aux Jeux olympiques. Jusque-là, la sélection tunisienne s'était contentée d'haltérophiles issus du championnat d'Afrique, ce qui limite le nombre des qualifiés à deux (un garçon et une fille). Ce n'est point le cas du championnat du monde dans lequel on peut arriver même à six. Pour cette raison, les ambitions des sélections tunisiennes, hommes et dames, entraînées respectivement par Bangdav Drandarov, ainsi que Ridha Ayachi et Mohamed Hédi Bey, sont désormais concentrées sur le championnat du monde. La sélection qui est en préparation continue, et qui vient de boucler un stage de 30 jours en Bulgarie, est composée de Faouzi Kraydi (48 kg), Khelil Maouia (56 kg), Karem Ben Hnia (69 kg), Ramzi et Rami Bahloul (77 kg) et Mohamed Amine Doghman (94 kg). Chez les filles, on retient notamment les noms de Nadia Hassine (53 kg), Ghada Hassine (65 kg) et Yosra Dhiab (+90 kg). Kraydi et Landoulsi au championnat du monde cadets Faouzi Kraydi et Noha Landoulsi, les deux grandes révélations de l'haltérophilie tunisienne, ont été retenus pour prendre part au championnat du monde qui aura lieu à Tachkent en Ouzbékistan à partir du 6 avril. Ben Hmida et Hassine au Mondial juniors Il convient de signaler à ce propos que cette épreuve internationale devrait servir pour la qualification aux Jeux olympiques des jeunes, baptisés Yooth 2014. Pour leur part, Karem Ben Hmida et Ghada Hassine ont été choisis par le staff technique pour participer au championnat du monde juniors qui aura lieu au mois de mai prochain au Pérou. Une belle opportunité pour ce duo qui a besoin de croiser le fer avec des athlètes de haut niveau et qui se voit aussi concerné par la campagne du Mondial seniors, en dépit de leur jeune âge...