Sans paralyser les services vitaux, le personnel médical et paramédical de l'hôpital régional de Zarzis a organisé, hier matin, un rassemblement, devant l'administration qui a duré deux heures. Ont pris part à ce sit-in plusieurs militants de la société civile. «Le vase a débordé et on n'est plus en mesure de supporter une situation pareille, après les promesses tenues et les conventions signées avec les responsables du secteur de la santé publique. Rien n'a changé depuis janvier 2011», dit Kamel B. qui invite, par la même occasion, les présents à monter la pression. «Si nous protestons aujourd'hui pour manifester notre mécontentement, c'est parce que les partis politiques, les associations et les citoyens ont brillé par leur autisme et les autorités concernées par leur indifférence. Ces blouses blanches qui sont devant vous ne revendiquent ni augmentation des salaires, ni réduction des heures de travail, ni promotion de grade. Ils veulent des moyens», a souligné M. Ridha Mibar, secrétaire général du syndicat de base, dans son intervention. «S'il n'y a pas de gynécologue et qu'une patiente connaît des complications et subit un avortement, en se rendant à Sfax, ce n'est pas la faute à l'infirmière pour qu'elle soit agressée», ajoute une aide soignante. En effet, l'hôpital régional de Zarzis connaît un manque flagrant dans quelques spécialités : cardiologue, gynécologue, radiologue, neurochirurgien, pharmacien biologiste. D'autres spécialités sont insuffisantes pour couvrir les besoins croissants d'une ville qui compte 120 mille habitants, à l'instar de la pédiatrie, l'ophtalmologie, l'orthopédie, la réanimation... Au terme du sit-in, les présents ont décidé de faire monter la pression. Demain, une marche pacifique sera organisée, avec la participation de toutes les couches sociales. Elle partira de l'hôpital et se terminera par un sit-in devant le siège de la délégation. Le personnel médical menace, quant à lui, d'entrer dans une grève ouverte au cas où les demandes mentionnées sur leur pétition restraient sans réponse. Trafic interrompu sur la chaussée romaine La chaussée romaine est la seule voie terrestre qui relie Zarzis à Djerba et qui mène vers l'aéroport international Djerba-Zarzis. Le trafic y a été interrompu et bloqué, hier matin, par un groupe de marchands de bétails qui se sont vus interdire l'accès à l'île s'ils n'ont pas d'autorisation légale pour le transport de bétail. Ils ont alors empêché le trafic pour tous les passagers, dans les deux sens. Une brigade spéciale comprenant plusieurs agents d'intervention rapide s'est vite dépêchée sur les lieux. Elle a obligé les protestataires d'éloigner leurs camionnettes pour décongestionner la circulation. Une réunion qui groupera des représentants de ces marchands et les autorités régionales sera tenue très prochainement, avons-nous appris. Les deux Tunisiens libérés Enfin, les négociations entreprises par l'Association de fraternité tuniso-libyenne et les autorités de la ville de Zouara ont abouti à la libération des deux Tunisiens, originaires de Ben Guerdane, enlevés depuis le 12 février 2013, près de la frontière alors qu'ils étaient en train de surveiller un troupeau de dromadaires. Pris pour des contrebandiers, ils ont été arrêtés par une patrouille libyenne et gardés en détention jusqu'à hier. Leur arrivée à Ras Jédir est attendue dans les prochaines heures, selon les membres de leurs familles.