Les agents de l'hôpital régional de Zarzis sont entrés en grève, depuis hier. Ils ne reprendront leurs postes de travail qu'au cas où les demandes formulées sur une affiche diffusée par le syndicat de base de la santé à l'hôpital régional de Zarzis seront satisfaites par le ministère de tutelle, ont-ils mentionné sur une grande banderole. «On n'en peut plus. La pression s'accentue sur nous de toutes parts et on n'a pas les moyens matériels et humains. Le nombre de patients a doublé, pour ne pas dire plus, avec nos frères libyens. L'établissement grouille quotidiennement de malades. Les promesses sont aussi nombreuses, mais on ne voit rien venir», nous dit Fethi Gdaïem, secrétaire général du syndicat de base à l'hôpital, et qui ajoute : «Notre grève est ouverte si nos demandes ne sont pas satisfaites. Pour les cas d'urgence, nous sommes tous là. Même pas de soutien de la part des organisations humanitaires mondiales, comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Médecins sans frontières (MSF), le Croissant-Rouge, l'Unhcr et d'autres ONG implantées à Zarzis», nous dit Abdelwahab Khénissi, laborantin, en grève. Au cours d'une visite à l'hôpital, hier matin, nous avons constaté dans chaque service fonctionnel (et ils ne sont pas nombreux) la présence d'un agent qui monte la garde portant une bande rouge au bras, alors que des dizaines de travailleurs, en blouse blanche, observent un sit-in devant l'administration. Les grévistes réitèrent, disent-ils, leurs revendications et sont entrés dans cette grève illimitée dans le temps, pour obliger le ministère de la Santé publique à : – Combler le manque qui existe dans plusieurs spécialités et nommer dans les plus brefs délais un cardiologue, un chirurgien, un orthopédiste, un radiologue et un réanimateur. – Répartir équitablement les médecins de spécialité sur tous les hôpitaux de la région (Djerba, Médenine, Ben Guerdane et Zarzis). – Recruter d'autres agents comme il a été convenu dans les accords précédents. – Revoir l'approche dans le passage de grade. – Ouvrir un service de maternité et doter l'hôpital d'un scanner. – Nommer un agent de sécurité qui soit permanent pour assurer la protection du corps médical qui a été confronté, depuis des mois, à des débordements et des agressions gratuites de la part des proches des patients…