La pépinière d'entreprises agricoles est un espace d'encadrement, d'appui et de soutien des nouveaux promoteurs dans l'agriculture, la pêche, les services liés à ces secteurs, ainsi que les activités de première transformation des produits agricoles et de la pêche. Les principaux objectifs de la pépinière sont l'incitation à l'investissement privé dans le domaine de l'agriculture et de la pêche, l'encouragement à la création de projets innovants et la garantie de l'hébergement des diplômés de l'enseignement supérieur porteurs d'idées innovatrices et l'accompagnement des promoteurs depuis l'idée jusqu'à la création du projet. La pépinière d'entreprises agricoles de Sfax compte 30 projets. «La pépinière est installée à l'Institut de l'olivier. Les nouveaux promoteurs hébergés dans la pépinière bénéficient d'un encadrement scientifique et technique. Au début, un comité de sélection formé de représentants de l'Apia, de la Banque tunisienne de solidarité (BTS), de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (Bfpme), de la délégation régionale de l'agriculture et du bureau régional de l'emploi se réunit pour choisir les idées de projets qui peuvent être réalisés. Ensuite, le nouveau promoteur passe une formation de base dans le domaine agricole. Au cours de la réalisation, il a la possibilité de s'inscrire dans des formations complémentaires adéquates à son secteur d'investissement», explique Mlle Hayet Ben Mohamed, ingénieur agronome et coordinatrice de la pépinière de Sfax. Chaque promoteur bénéficie du soutien d'un encadreur scientifique pour l'aider à l'élaboration de l'idée du projet et d'un encadreur technique dont la mission est d'aider le promoteur dans la réalisation de l'étude de rentabilité et de faisabilité du projet. Trois domaines d'investissement intéressent les nouveaux promoteurs. Il s'agit notamment de l'élevage bovin laitier, de la culture de l'olivier et des cultures maraîchères. «Toutefois, nous avons de nouveaux créneaux d'investissement comme l'élevage d'escargots, l'aquaculture, les fleurs coupées. Mais ces trois secteurs restent les plus demandés», ajoute Mlle Ben Mohamed. Le principal problème de l'investissement est le financement. La majorité des investisseurs n'ont pas d'autofinancement. «Depuis une année, la BTS, principale source de financement de ces projets, n'a pas donné un seul accord de financement. Nous avons un projet d'engraissement de bovins qui attend de bénéficier du financement de la BTS depuis deux ans. La spécificité de cette banque, contrairement aux autres, c'est qu'elle n'exige pas de garantie et le taux d'autofinancement demandé ne dépasse pas les 10 % du projet. Ce taux peut baisser à 3 % seulement pour certains investisseurs. Pour ceux qui possèdent l'autofinancement, les projets sont en cours d'installation. D'autres ont déjà passé à l'étape de production, comme le projet « Tilapia» d'élevage aquacole de Mahdi Jarraya, installé à Menzel Chaker». Le coût de ce projet est de 220 mille dinars. Le promoteur va bénéficier comme tout projet agricole d'une subvention de 20 % du coût total de l'investissement. Certains promoteurs ont abandonné suite au problème de financement. D'autres ont été recrutés dans les secteurs public ou privé. Après leur mariage, plusieurs jeunes filles ont également abandonné. Par ailleurs, les services de la pépinière organisent des journées d'information et des ateliers d'incitation à l'investissement au profit des étudiants et des diplômés du supérieur.