Qualité technique, rigueur, agressivité et fierté du maillot. La recette de l'équipe de Tunisie juniors a fait mal en Jordanie La sélection juniors s'est envolée à une altitude rarement atteinte, planant au-dessus de la concurrence, pour marquer de son empreinte le championnat arabe qui vient de se dérouler en Jordanie du 9 au 13 avril. Actuellement et sur la grande scène continentale, il y a la Tunisie et les autres. Autant dire que cette sélection, constituée d'athlètes à l'avenir prometteur, trace sa route avec le talent qu'on lui prête, l'ambition qu'on lui connaît et le mental qu'on lui reconnaît. Dans son expression collective et dans le message qu'elle s'efforce de délivrer, elle ne cesse d'évoluer et semble vouloir s'orienter vers de nouvelles tendances, de nouvelles prérogatives de nature à étoffer son registre, à l'instar notamment de Slim Trabelsi, auteur de deux médailles d'or. Tout ce que les lutteurs laissent entrevoir à travers leurs différentes prestations ne manque ni de classe ni d'allure. Il met en évidence un vainqueur de haut rang, pour ce qu'il est et pour ce qu'il deviendra. Qualité technique, rigueur, agressivité et fierté du maillot. La recette de l'équipe de Tunisie juniors a fait mal en Jordanie. Même si ça ne sonne pas comme un cliché, on sent à travers le rendement des athlètes une envie terrible de s'imposer, une grinta, un désir farouche de gagner et donc une véritable culture de la gagne. Quel plaisir de voir une équipe où tout le monde pousse, où tout le monde va au bout de ses intentions. La moisson est des plus significatives : cinq médailles d'or, une médaille d'argent et quatre médailles de bronze. En lutte gréco-romaine, Belhassen Hammami (55 kg) n'a laissé aucune chance à ses adversaires en réussissant l'exploit de monter sur la plus haute marche du podium. Le même parcours a été réalisé par Slim Trabelsi (120 kg), lui aussi imbattable du début jusqu'à la fin de la compétition. Pour leur part, Hamza Zahmoul (60 kg) et Kacem Naouar (84 kg) se sont contentés de la médaille de bronze. La grande satisfaction vient cependant de la lutte libre où la Tunisie a remporté pas moins de trois médailles d'or, œuvre respectivement de Slim Trabelsi (120 kg), encore lui, Borhane Ayachi (74 kg) et Maher Ghanmi (66 kg). Haythem Dakhlaoui (60 kg) aurait pu lui aussi réaliser le même exploit, mais il s'est finalement contenté de la médaille d'argent. Même chose, ou presque, pour le duo Kacem Naouar (84 kg) et Chedly Mathlouthi (55 kg) qui ont remporté deux médailles de bronze. L'avenir en marche... Quand on parle des lutteurs tunisiens et de l'exploit de Jordanie, on ne doit cependant pas oublier l'apport de l'entraîneur Hatem Bouallègue, à qui revient justement le mérite d'avoir su encadrer les sélections dans leurs différents styles. Il faut dire que le cadre technique au sein de la Fédération tunisienne de lutte accomplit du beau travail. C'est notamment l'avis des différents spécialistes qui voient en ces entraîneurs des techniciens capables de permettre à la lutte tunisienne d'accéder à un palier supérieur. Les motifs d'espoir sont évidents. Il n'est plus difficile aujourd'hui de les deviner. Et encore moins d'en saisir l'opportunité. Il reste cependant qu'il ne faut rien prendre pour acquis et que le chemin est encore long. Les sélections tunisiennes, dans leurs différentes catégories, ont encore besoin d'évoluer. Les contraintes et les exigences du haut niveau imposent en effet une préparation et un mode de travail poussés. Mais la lutte tunisienne fait face depuis longtemps à des obligations financières le plus souvent insurmontables. L'absence de ressources complique davantage la situation. Il n'empêche qu'elle a su évoluer et gagner du temps. Les lutteurs en sont conscients. Leurs différentes expériences les rendront sans doute plus forts. Ce qu'ils ont accompli devrait leur montrer le chemin qui leur reste encore à faire. Pour rejoindre la coure des grands, l'équipe de lutte tunisienne aurait toujours besoin d'une structure stable, d'un système clairement défini qui lui soient propres et assumés par tous.