«Aczent» de Yasmine Azaïez et de l'accordéoniste américain Cory Pesaturo est en plein dans l'âme du Jazz, avec un spectacle à dimensions multiples, soutenu par Abdelkader Ben Hadj Kacem, à la percussion. Plus que jamais, le jazz est devenu une langue universelle qui se colore et prend la forme des accents culturels du monde. De l'américain, au tzigane, au berbère, au celtique, en passant par l'Europe et ses variations jazzy en bleu, blanc, rouge ou aux airs ensoleillés de l'Italie, l'urbain Bosch et, bien sûr, l'oriental jazz... Tant de mélanges et de métissages que seul le jazz, avec ses formes libres et libérées, peux contenir et tolérer. «Aczent» de Yasmine Azaïez et de l'accordéoniste américain Cory Pesaturo est en plein dans l'âme du Jazz, avec un spectacle à dimensions multiples, soutenu par Abdelkader Ben Hadj Kacem, à la percussion. Elle, violoniste, qui vient tout droit de la rigueur de la musique classique, lui, virtuose, quatre fois champion du monde d'accordéon, et le percussionniste tunisien, bien connu sur la scène nationale et internationale, ont préparé pour Jazz à Carthage un spectacle de performances musicales entre moderne, andalou et tzigane, à la rythmique relevée et aux accents Jazz très présents. Le trio, en parfaite symbiose, a poussé la prouesse technique jusqu'au duel entre violon et accordéon, dans un jeu aussi intense que subtil. Yasmine Azaïez, cette enfant prodige, née avec un violon à la main, se libère de plus en plus du cancan de la musique classique et opte, avec ce spectacle, pour des formes plus libres, rendant sa musique et son instrument davantage accessibles, plus populaires. Au- delà de sa prestation et de sa présence sur scène, elle nous a aussi éblouis par son grain de voix, lorsqu'elle a interprété des standards de jazz des années 1930, comme «All of me» de Belle Baker ou encore «I Only have eyes for you», une chanson d'amour romantique et très populaire du compositeur Harry Warren et du parolier Al Dubi. En fait, l'alchimie a bien opéré entre le public et les artistes. Avec les différents thèmes interprétés et les improvisations en solo, un long périple de la musique Jazz était au rendez-vous. Les sonorités Tziganes se sont mêlées aux rythmes orientaux et Yasmine Azaïez a comblé le public présent avec des airs de sa propre composition comme la chanson qu'elle a écrite et composée pour célébrer la liberté et la révolution. Le voyage musical s'est terminé avec des morceaux connus du public, dont «Taht el yasmina fil'lil» de Hédi jouini, et pour clore la soirée, on s'est laissé entraîner par un dernier air, «Caravane », une évasion aux allures mystiques et pélerines où le violon, les percussions et l'accordéon se sont mêlés pour un finish en apothéose sous les applaudissements enthousiastes des mélomanes présents.